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118 DISSERTATION La cause de ces divergences d'opinions c'est la difficulté d'accorder les différents chiffres et les dislances que la table de Peulinger établit entre les stationsqu'elle indique. Elle marque vingt-deux lieues entre Roanne et Mediolanum, quatorzeentre Mediolanum et Forum Segusianorum dans lequel tout le monde reconnaît notre Feurs moderne, et seize entre Feurs et Lyon. 11 est avéré que les lieues mentionnées ici sont des lieues gauloises, que d'Anville évalue à 1,133 toises 1 pied 1 [2, la moitié à peu près de notre lieue commune (1) : car les Gau- les avaient conservé, sous les Romains, le privilège de leurs mesures itinéraires, privilège dont avaient été dépouillés tous les autres pays devenus la conquête de Rome. La position assignée par d'Anville s'accorde bien avec la dis- tance deMeys à Lyon , mais de Meys à Feurs , elle est évi- demment trop forte. Celle qu'indique M. Walckenaèr, et qui s'accorde assez bien avec la dislance de Meysieux à Roanne , n'est plus en rapport avec celle de Meysieux à Lyon. Celle que donne M. Bernard paraît mieux convenir aux distances mar- quées dans la table Théodosienne; mais elle présente le grave inconvénient de faire faire à la route, que suit l'itinéraire, un détour trop grand et un triangle équilatéral qui est de toute invraisemblance. II faut nécessairement qu'il y ait une erreur dans la table Théodosienne ; or, on sait que les erreurs et les computations fautives de distances n'y sont pas rares. Com- posée par un soldat ignorant et qui n'avait aucune connais- sance en géographie ni dans les sciences mathématiques, elle n'offre que la nomenclature sèche et souvent fautive des sta- tions et des divers campements des légions romaines, quand elles étaient en marche. Mais de ces trois positions diverses données à notre Medio- lanum , laquelle devons-nous choisir? Quelle est celle qui r ï) fable (les mesures itinéraires des Romains, p. 162.