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                   L'ÂGE NOUVEAU.                         101

Quand ton coursier s'élance à ton signal, ô roi,
L'espace t'appartient et le temps est à toi ;
Tu vas, et des rochers ton front perce les bases,
Tu remplis les vallons des sommets que tu rases,
L'éclair traîne ton char, la foudre est dans tes mains,
Homme, que feras-tu de ces dons surhumains ?


                         XIII.

Dans le fer des leviers quand l'âme semble entrée
De ton cœur endurci s'est-elle retirée ;
Faut-il voiler la lyre et les autels en deuil ;
Ces ouvriers d'airain, qu'un feu pur a fait naître r
Ne vont-ils préparer des loisirs à leur maître
Que pour remplir ses jours de luxure et d'orgueil ?

Des éléments vaincus as-tu fait tes complices
Pour mettre leur armée aux ordres de tes vices ?
Sous le joug de la chair, à ton tour, tu descends.
Dieu ne t'a-t-il donné la ferme de sa vigne
Que pour t'y voir cueillir, ô serviteur indigne ,
          La vendange impure des sens ?


                         XIV.

      La richesse, à flots entassée ,
      S'accroît dans tes mains chaque jour ;
      Mais sera-t-elle dispensée
      Par l'égoïsme ou par l'amour ?
      Terrons-nous, les croyant bannies
      L'injustice et les tyrannies
      Dans nos foyers rentrer plus tard ;
      Des fruits de la terre promise