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L'ÂGE NOUVEAU. Impur géant des premiers âges, L'hydre , autour des longs marécages , Souffle la mort de ses naseaux. Un arbuste, un fruit sans défense , Un insecte au venin subtil, Tout cache à sa débile enfance Quelque mystérieux péril ; Que pourra sa main désarmée ? D'ennemis la terre est semée ; Vivra-t-ilmême une saison? Pour lutter avec la matière , Pour vaincre la nature entière , Quelle est sa force ? la raison. 11. Il pense, la nature est dès lors sa vassale ; L'âme agite la masse inerte et colossale. La pensée asservit le granit et l'airain. L'esprit fait circuler la sève dans la plante , Il déchaîne la neige ou la lave brûlante ; Des éléments discords l'esprit est souverain. Pensée, esprit, raison, c'est la force qui crée ; C'est, après les six jours , la parole sacrée Qui dit : c'est bien ! devant son ouvrage accompli. La raison, c'est l'essieu sur qui tourne le globe, C'est le germe des fleurs dont l'été peint sa robe, Le souffle lumineux dont l'espace est rempli. Dans l'univers, à flots, elle s'est élancée ; Et, sur la terre , elle a son siège en ta pensée,