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52 MAÇON. l'on puisse voir, avec la remarquable grille de l'hôpital pour façade méridionale. La coupole de cet hospice, œuvre de Soufflot, ne fait pas honneur à celui qui l'a dessinée. Saint - Vincent-le-Neuf a été bâti par feu M. Guillemot, ingénieur en chef du département de Saône-et-Loire, dans les idées de MM. Percier et Fontaines; c'est le classicisme de la froide école impériale, dans toute son aridité et sa sécheresse; c'est une église-théâtre où la prière est impraticable et le re- cueillement impossible. — Une semblable église, c'est un malheur pour une ville. —Toutefois, il y a par un point, une ressemblance parfaite entre cet édifice et la grave basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure. La situation apsidale de l'un et l'autre temple est littéralement pareille. Même forme semi-circulaire, môme couleur de la pierre, même silence, môme position sur une éminence triangulaire, ombragée par des arbres; même condition d'une porte percée sur le flanc droit de l'apside, et conduisant par des degrés, dans le vaisseau. Il ne m'arrive jamais de me trouver à Mâcon, derrière le nouveau Saint-Vincent, sans me croire transporté à Rome in viadietro la Tribuna. — Saint-Vincent-le-Vieux, ancienne basilique cathédrale, vénérable édifice romano-byzan- tin, est hélas! réduit à une carcasse incomplète et à deux tours romanes. Le XVe siècle a coiffé la tête de l'une d'elles (la tour septentrionale) avec son élégance habituelle. 11 serait à désirer que ce reste de monument qui a encore une figure, qui forme encore un tout irrégulier, mais compact, et sur lequel j'ai déjà eu plusieurs fois occasion d'appeler la solli- citude municipale, fut préservé par quelques contreforts, des couronnements et des restaurations intelligentes, d'une dé- térioration toujours croissante, afin qu'une cité pauvre en édifices historiques, ne voie pas arracher violemment de son sein la dernière page du moyen-âge qu'elle possède. Des fonds avaient été promis naguère; M. Queslel, restaurateur