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                       BULLETIN ARTISTIQUE.                         503

  tantes. Nulle part elles ne sont prodiguées avec plus de mauvais
 goût que dans la salle d'assises, celle de toutes dont la destination
 aurait exigé îe style le plus sévère. Les proportions de la salle sont
 aussi extrêmement vicieuses; le plafond est beaucoup trop élevé re-
 lativement à la longueur. La salle est presque aussi inchauffable que
 celle des Pas-Perdus, et il serait impossible d'y siéger par un froid
 de cinq ou six degrés. Ajoutez à cela que tout l'édifice est construit
 de façon à ce que les calorifères soient inondés à la moindre crue de
 laSaône, ce qui a lieu au moins pendant la moitié de l'hiver. En ré-
 sumé, à mesure que ce monument s'achève , on a davantage à
 •déplorer la fatalité attachée à sa construction. L'architecte n'en
est pas seul blâmable, le peu d'espace qu'on lui attribuait rendait
 l'œuvre bien difficile, l'esprit de système de l'artiste l'a rendue im-
 possible, et nous avons dû à l'admiration inintelligente des chefs-
d'Å“uvre grecs un des pires monuments parmi ceux dont le Conseil
des Bâtiments, ce santuaire de la routine, a enlaidi Je sol de Ja
 France depuis cinquante ans.
    — Il y a déjà quelque temps que l'administration diocésaine a doté
Ta chapelle consacrée sous le vocable du Sacré-Cœur, à la Prima-
 tiale, de vitraux dus à M. Emile Thibaud, de Clermont. Si nous
devons d'abord applaudir à la louable intention de l'administration,
en s'efforçant de faire resplendir de nouveau les baies de notre ca-
thédrale d'une parure que le vandalisme des trois derniers siècles
en a arrachées en plus d'un endroit ; nous devons regretter que l'exé-
cution de ce dessein n'ait pas complètement répondu à la pensée
qui y avait présidé. Ce n'est pas que dans les vitraux dont nous
avons à nous occuper actuellement, M. Thibaud n'ait donné de nou-
velles preuves d'un talent déjà connu, mais il nous semble avoir
à peu près complètement échoué dans la première des conditions
exigées pour la peinture sur verre, et qui est le caractère monu-
mental ; et notre pensée s'applique ici et à la composition et à l'exé-
cution de ces verrières. Ainsi, il est incontestable que ces figures
n'ont rien de ce caractère grand et solennel, qui doit être le trait
distinctif de la peinture monumentale et religieuse, et que cepen-
dant elles n'ont rien non plus de ce tour naïf et pieux que le moyen-
âge répandait à profusion sur ses créations. Toutefois nous sommes