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402 JEAN-BAPTISTE LANOIX. tellement le besoin de les uliliser que, s'il ne les emploie à faire bien, il est rare qu'il ne les emploie pas à mal faire. Lanoix, heureusement avantagé sous ce double rapport, sentit bientôt que les soins qu'il donnait à son officine ne pou- vaient suffire ni à ses forces physiques, ni à l'aclivilé de son intelligence, et il ne tarda pas de faire choix d'une occupa- lion d'un autre genre. Il s'adjoignit les pharmaciens Fran- çois Barre et Paul Macors, ainsi que le directeur du grenier h sel, Le Camus; et, avec ces trois hommes, connus par quel- ques travaux littéraires ou scientifiques mentionnés dans nos Biographies (1), il se livra a l'étude de la chimie, de la chimie expérimentale surtout. Ils tenaient entre eux des séances aux- quelles très peu de personnes étaient admises. Cependant, l'un de nos plus honorables confrères, M. le docteur Mermet, fut, quoique bien jeune encore, initié aux expériences qui se faisaient dans ces réunions savantes, et c'est à son obligeance que je suis redevable des détails qu'il m'est permis de donner à ce sujet. Plus tard, quand, après ces travaux et ces études, que l'on pourrait nommer de perfectionnement, Lanoix se jugea en étal de professer, il fil un cours particulier de chimie. Les hommes sérieux et jaloux de s'instruire suivirent d'abord, avec un grand empressement, ce cours qui était très remar- quable ; et, par suite de son retentissement, les hommes du monde, les dames même vinrent bientôt grossir la foule de ses auditeurs. Lanoix réunissait, en effet, toutes les qualités nécessaires pour professer avec succès cette science intéressante ; il l'aimait avec passion, il était très au courant des découvertes nouvelles dont elle était l'objet; il la définissait, la développait, par (1) Compte-Rendu île la Société d'Agriculture, année 1824, page 294. — France littéraire, de Quérard. — Biographie Lyonnaise, pages 26 et i ; 3 .