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UGO SCOLO. 381
Sento glï avvcrsi numi, e le secrète J e ressens l'inimitié du destin, j ' é -
Cure che al viver tuo furon tempesta, prouve les secrètes peines qui furent
E prego anch'io nel tuo porto quiète.
l'orage de ta vie, et j'invoque aussi le
repos de ton port.
Qucsto di tanta speme oggi mi resta! Voilà de tant d'espoir ce qu'il me
Stramere gentî, almenle ossa rendete ?. reste aujourd'hui ! Nations étrangères,
Allora al petto délia madré mesta.
du moins rendez alors mes ossements
aux bras d'une mère affligée.
V.
FORSE perché délia fatal qu'iete Peut-être parce que tu es l'image Ã
Tu sei l'immagoa me si cara, vieni, moi si chère, l'image du fatal repos,
O Sera! E quando ti corteggian lîele
peut - être est - ce pour cela que tu
Le nubi estive e î zeffîri sereni,
viens, ô Soir, et que lorsque te cour-
tisent joyeuses les nues de l'été, les
zéphyrs sereins,
E q u a n l o dal nevoso aère inquiète Et quand de l'air neigeux tu amènes
Ténèbre, c lunghe, all'universo meni, à l'univers des ténèbres inquiètes et
Sempre scendi invocata, e le secrète
longues, tu descends toujours invo-
Vie del mîo cor soavemente tieni.
quée , et tu occupes suavement les
secrètes voies de mon cœur.
Vagar mi fai co'mieî pensier su l'orme Tu me fais errer avec mes pensées
Che vanno al nulla eterno; e intanto fugge sur les routes qui vont à l'éternel
Questo reo tempo, e van con lui le torme
néant, et cependant s'enfuit ce temps
funeste, et avec lui s'en vont les es
saims
Délie cure, onde meco egli si Strugge : De soucis, par lesquels il se consu
E mentre io guardo la tua pace, dorme me comme moi \ puis, tandisque je
Quello spirto'guerrier ch'entro mi rugge.
considère ta paix, il dort cet esprit
guerrier qui en moi rugit.
VI.
NON son chi fui : péri di noi gran parte : Je ne suis pas qui je fus; une grande
Qnesto che avanza è sol languore e pianto portion de moi a péri ; ce qui reste
E secco è il mirto, e son le foglie sparte
n'est que langueur et gémissement. Le
Del lauro, speme al giovenil mio canto;
myrte est sec, et les feuilles de lau-
rier sont gisantes, ces feuilles espoir
de mon jeune chant ;