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                   JEAN-BAPTISTE LANOIX.                   407

    Occasionner beaucoup moins de dépense; sept cent cin-
quante livres de pâle ayant été cuites avec une mesure de
charbon de terre revenant à dix-huit sous ; n'exiger aucun
nettoiement avant l'enfournement, le combustible ne se trou-
vant point dans le four proprement dit ; la croûte inférieure
du pain n'être jamais noircie ou détériorée par les cendres
ou les particules de charbon ; une provision de charbon épuré
occuper moins d'espace qu'une provision de bois et être moins
exposée aux incendies ; enfin, la cuisson s'opérer dans ce
four avec autant de perfection que dans les fours ordinaires.
« L'usage de ce four introduit, dit en terminant M. Colom-
bier, pourrait faire éprouver au peuple la douceur d'une di-
 minution sur le prix du pain. »
     Le mémoire de Lanoix attira l'attention, non seulement
des savants, mais celle aussi du gouvernement français et des
gouvernements étrangers. Parmentier répétait à Paris les
expériences faites à Lyon; Faugas de Saint-Fond, inspecteur
général des mines de France, venait, au nom du ministre de
Calonne, prendre des informations précises sur les dispositions
du four et en faisait construire un semblable sous les yeux de
 l'inventeur; enfin, M. Bissati, secrétaire de la Société d'agri-
culture de Turin, ville de tout temps si riche en hommes de
science, écrivait à Lanoix que son mémoire avait attiré l'at-
tention du roi de Sardaigne, et que la Société faisait établir
un four sur le môme modèle.
    L'invention de Lanoix excitait dans toutes les classes de la
société un enthousiasme si général, qu'un certain nombre de
capitalistes s'empressèrent de se l'associer pour organiser une
compagnie sous le nom d'Entreprise de Vapurement du char-
bon de terre pour Lyon et la province du Lyonnais. Quoique
son titre ne l'indique pas, cette compagnie s'occupait de plu-
sieurs autres expériences utiles; mais, chose rare de nos
jours, elle était guidée par l'amour du bien public beaucoup