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8              HEUREUX CEUX QUI SONT MOUTS !




                              III.




    Oui, la nature est bonne, et dans nos rêveries,
    Quand nous foulions le sol émaillô des prairies,
    Quand, pour mieux écouter les chansons des oiseaux,
    Nous arrêtions pensifs nos pas au bord des eaux.


    Alors, loin de la foule et de ses railleries,
    Nous créant à nous seuls un monde de féeries ;
    Nous avons cru, du mal oubliant les assauts,
    Remonter un instant vers nos divins berceaux ;


    Oui, ce monde était doux sortant des mains du maître,
    Et, pour nous rendre heureux, Dieu nous avait fait naître;
    Mais l'orgueil est venu,—l'orgueil, flambeau fatal!


    Par lui l'ame abusée a rompu le mystère,
    Et, du céleste Eden repoussée à la terre.
    N'a trouvé que la mort en cherchant l'idéal.