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200                      CHEMIN DE FER

lion. Aussi, dans les projets discutés jusqu'ici, les ministres et
les chambres s'en sont-ils montrés les religieux observateurs.
Récemment encore, et pour la grande ligne qui nous occupe,
n'a-t-on pas vu leur éminente sollicitude étendre la protec-
tion jusqu'aux localités les moins considérables? Comment
Lyon, la richesse de la France; Lyon, la fortune des che-
mins de fer, qui, de près ou de loin, voudront tous y attein-
dre ; Lyon, qui pèsera comme mille dans la balance où l'on a
estimé ces intérêts comme un, aurait-il à craindre un aban-
don, que l'habileté plus encore que l'équité doit tenir pour
impossible? Deux puissantes raisons motivent celte opinion :
la première, c'est qu'une cité magnifiquement assise entre
deux grands fleuves a plus de valeur" comme chose publique,
a plus d'importance aux yeux de l'homme d'état, que de va-
gues terrains offerts à la spéculation ; la deuxième, c'est que
la justice est le plus éminent de lous les intérêts de la civili-
salion. Au resle, que les droits quittent leurs alarmes, que
les ambitions gardent leurs espérances : parmi nous, il y
aura place pour lous au banquet universel des chemins de
fer; d'une part, la France est assez riche pour satisfaire toutes
les appètitions fondées ; de l'autre , elle est trop éclairée ,
 trop civilisée, trop soigneuse de chacune de ses gloires, pour
permettre d'autre ruine, dans la phase sociale à laquelle
il nous a été donné d'assister , que celle dont rien au monde
 ne pourra prévenir la consommation.


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'iNTÉRÊT LYONNAIS APPRÉCIÉ
                      COMME INTÉRÊT P U B L I C


   On ne saurait douter que la prospérité de la ville de Lyon,
que sa puissance de travail, éléments plus que jamais insépa-
rables l'nn de l'autre dans notre société moderne, n'aient au-
jourd'hui plus de rivalités à combattre qu'en aucun autre