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86                  MONOGRAPHIE HISTORIQUE

deFlaocat, en écrivant le panégyrique de sa victime. Aussitôt
après sa mort, Vulbas fut honoré de l'Eglise comme un mar-
tyr de la justice. Lorque le monastère eut été détruit, sans
doute par les Sarrasins, la paroisse où ses dépouilles mor-
telles furent déposées, où elles sont encore religieusement
conservées, prit le nom de Saint-Vulbas. C'est un village sur le
littoral du Rhône, entre Lagnieu et la rivière d'Ain. On voit
encore à Marcilleu, hameau de cette paroisse, les ruines de
l'ancien monastère (1).
    Un autre village dans les gorges de St-Rambert, la Bur-
banche, Vulbaenchia, tire aussi son nom de cet illustre
palrice (2).
    Peu de temps après, fut exilé et mis à mort dans le Bugey,
un autre personnage qui a donné son nom à la ville de Sainl-
Rambert. Comme Vulbas, c'était un homme haut placé dans
le monde ; comme lui, il s'éleva courageusement contre un
vice-roi puissant; comme lui encore, victime de son aver-
sion pour le crime, il périt sous le coup d'une vengeance
implacable.
    Fils du duc Radebert, allié à la famille royale, Ragnebert,
sous Thierry III, conspira, dit-on, contre Ebroin, avec quel-
ques seigneurs, indignés de l'usurpation et des forfaits de ce
maire du palais. Soit que celte conjuration ait eu lieu et que
le tyran en ait eu connaissance, soit que la vertu de Ragne-
bert lui fit ombrage, il prononça son arrêt de mort. Mais,
à la sollicitation de Saint-Ouen, dont on retrouve ici la gé-
néreuse intervention , cet arrêt fut commué en un ordre
d'exil à la frontière du royaume de Bourgogne. La vengeance


   (i) M. Deperry, Hist. Hag., tom. I.
   (a) Guichenon, aux Preuves de l'histoire de Savoie, rapporte un traité
relatif à la fondation du prieuré de la Burbanche, Vulbaenchiœ in comitatu
Bellicensi, pag. 663,