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340 DE LA FAUTE DE i/HOMME dans ce sens que le Christ a dit : Je suis venu vaincre le Monde. Seulement les hommes du Monde ont bien soin d'établir deux catégories, parce qu'en effet il s'ouvre deux catégories pour le crime : celle des hommes qui possèdent et celle des hommes qui n'ont rien. Ceux qui possèdent ont été ce qu'on appelle cultivés, on leur a enseigné à se contenir extérieure- ment. Ceux qui n'ont rien, obligés de travailler, sont restés ce qu'on appelle sans culture, ils ne peuvent se montrer que tels qu'ils sont. Les premiers garderont leurs vices à l'inté- rieur, et la Société pourra rarement les atteindre. Les seconds produiront le mal à l'extérieur, et ils seront toujours atteints. Pour apprécier tout de suite les deux grandes catégories du crime que produit l'absence de la foi, les uns ne seront con- damnés que par la morale, les autres le seront par les tri- bunaux. Si donc ce sont les hommes cultivés, ceux à qui on a appli- qué extérieurement ces secours de l'éducation qu'il faut bien emprunter à l'ordre de la morale et de la foi, ils se contente- ront de vivre dans ia volupté, la gourmandise et la vanité ; du moins, autant que la prudence le leur permettra. Car si leur intérêt le leur enseigne, ils donneront môme des signes de foi et de piété ! Ils se garderaient bien d'être injustes, crimi- voirs les plus sacrés de la famille pour se sacrifier tout entier sur l'autel du plaisir et de la vanité. Les personnes de cœur et d'un esprit élevé, qui font le charme et le lien de la bonne société, ont toujours consulté sur ce point les sages avis de saint François de Salles. Il ne faut donc pas confondre ce que la religion appelle le Monde avec la bonne société ; parce que l'un est précisément l'opposé de l'autre. Le Monde se compose de tous les vices de la bonne et de la mauvaise société; la bonne société au contraire possède à la fois toutes les vertus pratiquées par la classe modeste, et toutes les vertus cultivées par les esprits délicats et relevés.