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vrage, vantée par tous ceux qui prennent la hauteur pour la
beauté (1). Ses proportions, cependant, sont d'une rare har-
monie, et elle file avec une précision bien rare dans ces sor-
tes d'édicules. L'église de St-Michel est l'œuvre du XVe siè-
cle ; mais elle ne mérite d'attention sérieuse qu'à cause de sa
façade noblement formulée par la renaissance, et pleine de
riches et fins détails de sculpture. Pour N. D., c'est un vé-
ritable bijou du XIIIe siècle, échappé par hasard aux riches
écrins des architectes religieux du nord de la France, qui
vinrent le poser fortuitement dans une contrée où le gothi-
que s'acclimata difficilement. L'aspect général de Dijon, au
matériel, est celui du faubourg St-Germain de Paris. Un
vieux palais de justice où la Renaissance déploie son art avec
éclat, le Logis-du-Roi, le vieux reste du palais ducal qui s'y
rattache et que couronne l'observatoire, une salle de specta-
cle de l'école Percier, remplaçant la vénérable sainte cha-
pelle des Ducs, d'amirables hospices, une bibliothèque opu-
lente placée dans les bâtiments de l'Ecole de Droit, le nou-
veau palais de l'Académie universitaire, l'asile départemen-
tal des aliénés, la riche collection des archives départemen-
tales et les collections historiques qu'y a déposées la commis-
sion des antiquités de la Côte-d'Or, un Jardin-des-Planles
fort bien tenu, des promenades princières, des quartiers
neufs bâtis avec recherche, le Musée de sculpture, avec la
cheminée historique et les tombeaux des ducs de Bourgogne,
voilà ce que les voyageurs intelligents visiteront à Dijon avec le
plus vif intérêt. Quant au Musée de peinture, il est très nom-
breux , mais malheureusement peuplé, en majeure partie, de
toiles médiocres.
   Au moral, on ne peut se refuser à le dire, Dijon est une

   (i) Cette hauteur n'est que relative au monument : elle n'est pas compa-
rable à celle des trente ou quarante flèches importantes de la France septen-
trionale.