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472 UN CHAPITRE INÉDIT la Savoie et l'Italie, la révolution sauvée et aussitôt devenue conquérante, tels furent les résultats que le pouvoir installé après le 10 août put présenter à la faveur populaire. Mais on sait qu'après avoir heureusement guidé cette première réaction de la force nationale, d'autres circonstances surgirent où le pouvoir dominant manqua de succès ou de suffisance, et que du mois de mars au mois de mai 1793, la position de la France n'était pas moins périlleuse qu'en août et septembre 1792. Ce n'était pas seulement de la fatalité; il manquait ce qui crée des ressources dans les cas les plus désespérés, ce qui sauve un gouvernement du malheur ou de l'inhabileté des chefs mi- litaires, ce qui utilise la victoire et tire parti des défaites elles- mêmes. L'effort fut immense; mais il ne fut pas encore égal au besoin, et la nécessité de nouveaux moyens créa celle d'un nouveau pouvoir chargé de les organiser et de les mettre en œuvre. Sous le rapport des principes politiques, il est assez diffi- cile de circonscrire nettement les différences entre des partis qui sortent les uns des autres, d'abord par des successions in- sensibles, et ensuite par des luttes violentes où les passions des individus paraissent beaucoup plus que les divergences d'opi- nions sur les choses. Il y eut à l'origine entre les vainqueurs du 10 août, une vue commune, l'établissement d'un pouvoir ré- publicain et démocratique. Ce pouvoir respectait et garantis- sait la propriété. Quand on étudie les faits généraux de la ré- volution, on trouve que le parti montagnard, tel qu'il fut constitué après sa victoire sur les girondins, s'opposa sincère- ment aux débordements des sectes sociales qui réclamaient le nivellement des fortunes et auxémeules populaires qui tendaient à le réaliser par des pillages ; qu'il ne consentit au maximum qu'après l'avoir longtemps combattu, et qu'il le subit comme une nécessité. Toutefois les nivelleurs étaient derrière les montagnards, comme ceiu-ci derrière les girondins et comme