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UN CHAPITRE INÉDIT DE L'HISTOIRE DE LYON. 471 nouvelles et à entreprendre, contre les hommes qu'elle laissait en arrière, une lutte semblable à celle qui avait renversé le parti constitutionnel. Cette lutte, qui eut des caractères géné- raux pour toute la France et des formes particulières dans les diverses localités, s'envenima de plus en plus et se termina par un autre appel à la violence. Les vainqueurs du 31 mai 1793, rencontrèrent, sur divers points du territoire national, une résistance que n'avaient point eue à combattre les vainqueurs du 10 août, car cette fois la nation était à peu près partagée. Il y eut entr'autres une cité, la seconde delà France, où fut li- vré un combat contemporain de celui qui, à Paris, soumettait la convention à l'épuration d'une dictature insurrectionnelle, et ce combat eut une issue toute différente." Il créa, entre cette cité et le nouveau centre révolutionnaire, une guerre longue et acharnée, où la cité ne succomba qu'après des prodiges d'héroïsme et de constance, délaissée et môme combattue à regret par la nation qui l'admirait, mais qui, en face de l'Eu- rope armée, ne crut pas devoir se séparer des hommes, quels qu'ils fussent, à qui la destinée avait confié le drapeau de la résistance commune et le rôle de défenseurs du sol et de la liberté française. Qu'y avait-il donc entre le parti girondin et le parti mon- tagnard ? Qu'y eut-il entre Lyon et la France ? Nous avons déjà vu que le besoin le plus vif et le plus gé- néral qui animait la nation française était celui de défendre la révolution, et que le besoin de l'étendre ne vint qu'après ; qu'i! ne se développa que comme une nécessité môme de la défense. Le parti girondin avait la conscience de cette mission. Il s'ef- força de la remplir, et il y réussit pendant les premiers temps de sa domination. L'invasion arrêtée aux défilés de l'Argonne et h Valmy, la brillante victoire de Jemmapes et la terre étran- gère ouverte à son tour aux armes et au prosélytisme fran- çais, au nord dans la Belgique et l'Allemagne, au midi dans