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hhd DES POVPES fouilles différentes qui ont été faites, on ne dit pas qu'on y ait trouvé des armes et des ossements. Quelle en est donc l'origine ? Pour la découvrir, examinons quelle est la situa- lion ordinaire de ces poypes. Nous les voyons toujours placées près des châteaux. Ainsi, nous voyons les poypes de Sure et de l'Abergement, près des châteaux de ce nom; celle de Rio- tier qui, au dessus des ruines de l'ancien château, décore d'une manière si riante les rives de la Saône, et tant d'autres qui accompagnent presque tous nos vieux castels. Si quelques unes ne paraissent pas maintenant placées près de quelque manoir seigneurial, c'est que les châteaux ont été détruits et que les tertres qui les accompagnent leur ont survécu. Telle est la Poype près de Neuville-sur-Renoni, qui dominait un château dont parle les anciens titres et dont quelques vestiges subsistent encore sur le bord du chemin de Neuville à Thoissey. Remarquons que quelques unes de ces poypes sont encore entourées de fos- sés et de traces de retranchements; quelques autres sont sur- montées de restes de constructions Tous ces indices réunis doi- vent nous les faire considérer comme des lieux où l'on plaçait des vedettes ou sentinelles pour voir au loin l'approche de l'ennemi et avertir les défenseurs du château. Plusieurs de ces tertres étaient peut-être surmontés de tours pour aper- cevoir davantage dans le lointain; des retranchements, che- mins couverts ou souterrains les réunissaient au château, afin que les sentinelles pussent, au besoin, se replier sans danger sur l'enceinte. Mais ce qui vient grandement à l'appui de notre sentiment, ce qui le change même en certitude, c'est le texte de certains actes des Xe, XIe, XIIe, et XIIIe siècle où, dans les échanges, achats et ventes du terrain et desfiefs,on spécifie qu'on vend tel et tel château avec sa poype. Ainsi, en 1271, Humbert, sire de Villars, reconnut tenir en fief d'Isabelle de Beaujeu le château de Monlhieu et sa poype y attenante.