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DES POVPES DE LA BRESSE, ETC. 445 en Sibérie et jusque sur les rives glacées de la Jéniséa. La Scandinavie, l'Allemagne et la Saxe, en particulier, nous présentent aussi de ces tertres artificielles, et dans tous on a trouvé des ossements, des armes et des ustensiles divers. La Gaule nous offre moins que les pays du nord de ces éminences auxquelles les savants sont convenus de donner le nom de tumuli; cependant on en trouve un certain nombre dans la Bretagne, centre de la puissance et de la religion des anciens Celtes (1). Telssontlesftjmwh'deTimnioc, les tombelles géminées de Limmerzelle, et le Galgal de la presqu'île de Rhuis, dans le Morbihan. Mais nos provinces de Bresse et de Dombes, et surtout l'arrondissement de Trévoux nous présentent plus que les au- tres provinces de France, et môme de l'Europe, de ces tumuli ou tertres artificiels. Presque toutes les anciennes paroisses en renfermaient un ou plusieurs. Les révolutions, les guerres civiles et les destructions qu'elles ont amenées avec elles, mais aussi la culture et les défrichements en ont fait disparaî- tre la plus grande partie; cependant il en subsiste encore assez pour attirer l'attention et nous engager à en rechercher l'origine. On leur donne communément le nom dePoype ou Poëppe. Les étymologies qu'on pourrait offrir de ce nom ne pourraient qu'être incertaines. Qu'on me permette pourtant d'en propo- ser une qui a quelque vraisemblance. Poype viendrait dépôt/ ou puy, mot celtique qui veut dire montagne, et du diminutif eppe, usité dans plusieurs mots, et qui réuni voudrait Aire pe- tite montagne. Voyons maintenant quelle est l'origine de ces poypes ou tumuli de nos pays, et à qui nous devons les attribuer. Nous ne pouvons y reconnaître des tombeaux ; dans les (1) Essai sur les antiquité» du Morbihan, par Méhé.