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                          CHRONIQUE.




     Lyon, la ville des aumônes, la terre de charité, où ont pris
  naissance la plupart des institutions de bienfaisance qui font l'hon-
  neur du christianisme, Lyon vient d'être affligé par une décision qui
 conslraste de la manière la plus déplorable avec ses traditions de gé-
  nérosité et de dévouement. Nous n'avons pas la prétention de discu-
  ter adrainistrativement cette mesure, dont toute la presse s'est émue
 et qui repousse de l'asile des enfants trouvés tous ceux que l'on ne
 prouvera pas appartenir à notre département. Ce n'est pas d'ailleurs
 une question de chiffres comme on a voulu l'établir. Que nous font
 vos statistiques en présence de l'humanité qui crie! Sauvons d'abord
 par tous les moyens possibles ces pauvres créatures, fruits d'un ins-
 tant de faiblesse, et dont la misère, la honte et le désespoir menacent
 également l'existence, soyons charitables avec dévouement, avec im-
 prudence s'il le faut, et l'on verra si les ressources manqueront à
 des plans généreux. Pour prendre une décision qui va multiplier l'in-
 fanticide, vous êtes donc sous le coup d'une urgence bien fatale? Le
bien des pauvres ne suffit donc plus depuis ces dernières années à
assurer les secours les plus indispensables à leurs infirmités ? Que
signifient alors ces statues , ces constructions vaniteuses dont
vous avez surchargé la demeure de la douleur ? Prenez garde que
ces classes mêmes que vous invoquez ne déposent contre votre éco-
nomie et votre dogme. Il y aurait un examen bien étendu à faire
des actes de cette administration au point de vue de la vraie charité,
nous pourrons l'essayer quelque jour et montrer ce que sont deve-
nues les traditions de bienfaisance de nos aïeux entre les mains de
la philanthropie financière. Nous no voulons aujourd'hui que joinder
une voix de plus à toutes celles qui ont protesté contre une mesure
qui a causé la plus douloureuse sensation, afin de montrer combien
la réprobation est unanime. Nous espérons que cette unanimité fera
reculer l'administration des hospices dans une voie funeste. Lyon con-
tinuera à nourrir do son dévouement les enfants des autres avec les