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ET DE SA RÉPARATION. 333 Aussi, et comme preuve expérimentale de la théorie pré- cédente, ne verra-t-on que deux courants dans le genre hu- main, parce qu'il ne peut y avoir que deux sortes d'hommes : ceux qui se laissent entraîner aux conséquences de la chute, et ceux qui prennent les moyens de se relever. Les premiers suivront nécessairement toutes les voies de l'orgueil; les se- conds accompliront naturellement toutes les lois de l'amour. D'après les lois absolues de l'Être, il n'y a qu'un bien : ou on le suit, ou on le fuit. Il ne saurait donc y avoir que deux catégories d'hommes sur la terre : les hommes d'ègoïsme et les hommes d'amour, c'est-à -dire les méchanls et les bons, pour nous servir du langage si philosophique des Ecritures. Cette dénomination si profonde a été appliquée dès le commencement. Les bons, c'est-à -dire ceux qui aiment, édifieront. Ce sont eux qui produisent, économisent, font le bien et conservent la justice ; consèquemment ce sont eux qui nourrissent les autres et les retiennent dans la paix. Les méchants, c'est-à - dire ceux qui sont égoïstes, ne feront que détruire. Ce sont eux qui ne travaillent pas, consument, font le mal et rendent nécessaire la justice ; consèquemment ce sont eux qui ruinent les autres et les retiennent dans le trouble. Alors, chose honteuse à dire ! la Société sera obligée d'in- troduire la force parmi des êtres spirituels et libres ! Il faudra établir une digue au milieu d'elle, parce qu'elle renferme des bons et des méchants ! El cette Société qui, image de l'ab- solu, devait édifier une si merveilleuse unité parmi les créa- tures immortelles, ne se constituera que pour combattre et ne vivra qu'en se déchirant. La Société ! elle qui est l'union des hommes, ne se fonde que sur les armes, ne s'élève que par révolutions, ne se lie qu'avec du sang ! ! Or, sur la terre, entre les hommes de l'amour et les hom-