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310                 MEMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

initié ; que la déesse Cérès est l'emblème de l'Eglise élysienne»
que l'Elysée est le berceau des arts, des sciences, de la my-
thologie ; que les Élyséens nommés aussi, sous d'autres rap-
ports, Atlantes, Hyperboréens, Cimmériens, etc., ont civilisé
jes anciens peuples, y compris les Egyptiens elles Grecs; que
 les Dieux de la fable ne sont que les emblèmes des institu-
 tions sociales de l'Elysée; que la voûte céleste est le tableau
de ces institutions et de la philosophie des législateurs Atlan-
 tes ; que l'aigle céleste esl l'emblème des fondateurs de la
nation gauloise, que les poêles Homère et Hésiode sont ori-
 ginaires de la Belgique, etc., etc. »
    Ne croirait-on pas, en lisant ce long titre d'ouvrage, en-
 tendre le père Hardouin renouveler ses doctes rêveries?
 Pourrait-on penser que l'auteur d'une opinion si absurde ait
 pu trouver quelqu'un pour la défendre et la soutenir? Cepen-
 dant une pareille thèse a été soutenue vers le même temps
par un antiquaire anglais, le docteur Davies, dans ses Recher-
 ches celtiques.
    Eurénius, compatriote de Rudbeck , dans son Atlanlica
 orientais, présente un système tout différent. Il prétend
 trouver l'Atlantide dans la Palestine. Ce système a été suivi
par Baer, théologien de Strasbourg. L'un et l'autre appuient
particulièrement leur opinion sur les rapports étymologiques
 qu'ils prétendent exister entre les noms des premiers héros des
Atlantes et les noms des enfants de Jacob. Mais ces rapports
sont évidemment forcés et arbitraires, et la saine critique les
rejette. Ensuite, la Palestine est bien loin d'offrir toutes les
qualités que demande le récit de Platon. Jamais Platon n'au-
rait appelé une île, un pays si rapproché de la Grèce, pays
que les Phéniciens, les Tyriens avaient fait connaître depuis
longtemps, et dans lequel les Grecs eux-mêmes avaient placé
la scène de plusieurs de leurs faits mythologiques (1). Son
  (t) Telle rjue l'histoire d'Andromède, à Joppé, et celle d'Adonis.