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  276                   MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

   d'Egypte, histoire que les agitations de notre république et
   et les embarras du gouvernement le forcèrent à laisser à
   moitié faite, il n'aurait cédé à mon avis ni à Homère, ni à
   Hésiode, ni à quelque autre poète que ce soit. Anymander
   lui demanda quel sujet traitait Solon dans cette histoire. De
   grands événements, lui dit mon aïeul, arrivés autrefois dans
  • notre Athènes, événement dont la longue suite des siècles et
   les calamités qu'a souffertes le genre humain ont entièrement
   eulevé le souvenir. Mais quelle était donc cette histoire, re-
   partit Anymander, de quelle sorte d'événements traitait-elle,
   et de qui Solon a-t-il appris ce qu'il nous a transmis comme
   véritable?
      « Il y a, dans l'Egypte, reprit mon aïeul, un pays appelé
   Delta, renfermé entre les bras du Nil. Dans le Delta, se trouve
%
   une ville appelée Sais qui a eu pour roi Amasis. Cette ville
  reconnaît pour fondatrice une déesse que les Egyptiens appel-
  lent Neïthes, et les Grecs A6y\Vf\ (Minerve) (1). Les Saïliens
  sont grandement amis de nos Athéniens, et ils se vantent
  d'-ayoir la même origine qu'eux. Solon rapporte qu'il fut reçu
  dans cette ville d'une manière très honorable. Il s'informa des
  traditions antiques auprès des prêtres les plus savants, et il
  reconnut par leurs rapports que ni lui, Solon, ni aucun
  des £recs n'avait la moindre connaissance de l'antiquité.
  Quelquefois, pour engager les prêtres à lui dévoiler leurs
  secrets, il leur parlait des plus anciens événements arri-
  véj dans notre patrie, des actions de Phoronée et de Niobé,
  et après la catastrophe de notre déluge, des aventures de
  Deucalion et de Pyrrha, de leur postérité, ainsi que du temps


   (i) Voyez, dans Barthélémy, ce qu'il dit du rapport qui existe entre le
 nom égyptien ISeilh, el le nom grec AC'.-v») ( Reflexions générales sur les rap-
 ports des langues égyptienne, phénicienne et grecque. OEuvres complètes,
 tom. I V , p. 17 ).