Revue du Lyonnais » série 1 - n°22 ( 1845 ) » pp.270

270                       L'EXPANSION.

           L'homme brisé qu'il rajeunit;
           C'est le vent qui pousse notre aile
           Vers toute ame qui nous appelle :
           C'est elle, enfin, qui nous unit.


      Épanche tout ton cœur. C'est Dieu qui te l'ordonne.
      De son suprême arrêt tu ne peux triompher.
            La coupe pleine qu'il te donne,
            En débordant peut l'étouffer.


               Car l'expansion c'est la vie,
            C'est comme un festin éternel
            Où la sainte amitié convie
            Ton cœur aimant et fraternel.
            C'est le creuset où le poêle,
            En tous lieux, à toute heure, jette
            Ses sentiments les plus sacrés;
            Afin que leur impure écume
            Au brasier divin se consume
            El qu'ils en sortent épurés.


              L'expansion, c'est l'élincelle
           Qui fait éclater lour à (our
           Tout ce que notre cœur recèle
           De doute amer, d'ardent amour.
           C'est la chaire où chacun peut dire
           Tout ce qu'il regrette ou désire,
           Sans craindre les rires moqueurs ;
           C'est la sublime Eucharistie,
           Où le Ciel, à la même hostie,
           Fait communier tous les cœurs.