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DE LA LANGUE MATERNELLE. 239 De tels principes, une connaissance si complète des be- soins de notre esprit et de notre cœur , n'annoncent-ils pas un instituteur qui a profondément médité sur les condi- tions essentielles de l'œuvre qu'il veut accomplir? Aussi, ceux môme qui n'adopteront pas la méthode du Père Girard, lui sauront gré néanmoins d'avoir tracé d'une manière à la fois si attrayante, si claire, si sage, la marche à sui- vre pour développer l'intelligence et cultiver le cœur des en- fants; car quiconque aime l'enfance, quiconque s'est voué à l'éducation avec le sentiment profond de l'importance et de Sa sainteté de cette tâche, saura bien profiter de ces sages directions et les adapter en tout ou en partie à d'autres objets d'enseignement que la langue maternelle. C'est ce que l'au- teur lui-môme a senti, et ce qu'il avoue vers la fin de son ouvrage, lorsqu'il dit : « Cette introduction est devenue une pédagogie en abrégé, où les instituteurs apprendront à con- naître les facultés de l'esprit et les tendances du cœur qu'ils auront à cultiver. Ils n'y verront pas seulement le but où ils doivent conduire leurs élèves, mais encore les moyens de les y amener. En tout cela, je n'en ferai pas mystère, mon i n - tention a été de former les instituteurs et les institutrices, afin de les mettre à même de former avec intelligence les enfants qui leur seront confiés. » Il est vrai que, pour apprécier avec pleine connaissance de cause, la méthode qui est exposée dans cet ouvrage, je veux parler de l'enseignement de la langue maternelle combiné avec le développement de l'intelligence et la culture du cœur, il nous manque deux éléments importants, l'un, c'est le cours lui-même dans tous ses détails; l'autre, c'est l'application réelle de ce cours, sur laquelle nous n'avons que des renseigne- ments incomplets. Cependant il s'est présenté à notre esprit, dans la lecture répétée de cet intéressant volume, plusieurs objections qui nous paraissent assez graves pour compromet-