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2kO «K L'ENSEIGNEMENT RÉGULIER Ire le succès d'un semblable enseignement, et pour s'opposer à ce qu'une telle méthode puisse être généralement adoptée. Nous admettons volontiers, avec le Père Girard, que l'en- seignement de la langue malernelle tel qu'il est généralement donné peut et doit subir une réforme radicale, et que l'on a beaucoup trop négligé d'en tirer parti pour le développe- ment de l'intelligence. Nous voulons , comme lui, que les mots dont l'enfant est appelé à se servir lui présentent une idée claire ; que les exemples qui doivent éclaircir les régies ou les faire reconnaître, soient à sa portée et toujours pro- pres à exercer son intelligence, à former son jugement ou à régler sa conduite ; que son rôle soit plus actif dans l'étude des combinaisons et des associations de mots, dans la cons- truction des propositions et des phrases. Mais il nous semble que c'est aller trop loin que de faire converger vers le cours de langue toutes les notions qu'on veut rendre familières à l'esprit des enfants : autant leur curiosité sera éveillée, leur intérêt soutenu par un enseignement bien nourri, par des exemples instructifs, par des maximes appli- cables, autant il est à craindre que leur attention ne soit dis- traite du but ostensible et prochain de l'enseignement par des explications trop fréquentes sur des sujets étrangers. D'une part, il n'est guère possible de dépasser certaines limites sans se rendre inintelligible à la plupart des enfants; on sait combien ils sont peu capables de suivre un raisonnement de quelque étendue, d'en embrasser d'un coup d'œil les propositions suc- cessives, et de saisir leur liaison et leur dépendance. Si, au lieu de se borner à des faits, a des maximes simples, à des vérités claires énoncées dans des phrases courtes de un ou deux membres, on leur présente des périodes de plusieurs mem- bres, déduisant les conséquences d'un principe de morale ou de philosophie, il est bien à craindre qu'ils n'en retirent pas l'instruction que l'on a en vue.