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               ET LES MOINES DU MONT-CASS1N.                   219

saint Benoît, s'avança au devant de lui, et le poète entendit
ces mots :
          Ce mont, sur le penchant duquel est Cassin,
          Fut autrefois fréquenté à son sommet
          Par des gens égarés et pervers.



          Mais, pour le gravir, personne à présent ne relire
          Ses pieds de la terre, et ma Règle
          Est restée là-bas, an détriment des livres.


          Les murs qui voulaient être une abbaye ,
          Sont devenus des cavernes, et les capuchons
          Sont des sacs pleins de mauvaise farine.

   Tous ceux qui, jusqu'ici, ont lu et liront Dante, trouvent
dans ces vers une rude satire contre la vie des moines, et dans -~
les vers qui viennent ensuite une triste peinture des mœurs
relâchées du Clergé. Il n'y a que ces paroles,
                           e la regola mia
          Rimasa è giù per danno délie carte,

qui aient travaillé l'esprit des commentateurs, genre d'hom-
mes qui a des liens de parenté avec les chercheurs de la
pierre philosophale. Vellutello, Venturi, Lombardi, Poggiali,
Biaggioli, le P. Cesari s'accordent à dire, en termes à peu
près semblables, qu'il se fait de continuelles copies de la Règle
de saint Benoît, mais en pure perte et au détriment du par- )
chemin, du papier, puisque les moines n'en deviennent pas i
davantage de rigides observateurs de celte Règle. Voilà tout i
ce que les commentateurs de Dante ont pu imaginer pour
l'explication de ce vers.
   Benvcnuto d'Imola, dont les commentaires sur Dante fu-
rent publiés par Muratori sur la fin de 1738, et étaient con-
 nus des écrivains que nous venons de nommer, avait recouru