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    DANTE, BOCOACE, ET LES MOINES 1)0 MONT-CASS1N.               217

vantes que, du reste, je rends librement, mettent dans son vrai jour,
ce me semble, une question grave que la nature de vos savantes le-
çons ne vous a pas permis d'aborder.
   En vous adressant, dans cette Bévue, la protestation de dom
Tosti contre une vieille calomnie bien des fois renouvelée, je suis
heureux, Monsieur, d'avoir, pour ma part, à appeler sur les deux
volumes détachés de votre Cours, une attention qu'ils réclament si
fort d'eux-mêmes et qui leur est due pour tant de motifs.




   Le pape Gélestin V, qui avait créé un Ordre auquel est
resté son nom, essaya un jour, mais vainement, d'introduire
sa réforme au Monl-Cassin. Celle tentative était naturelle
chez le créateur d'un Ordre nouveau, mais on se tromperait
fort, si l'on en concluait que les moines du Cassin fussent
devenus infidèle à la Règle de saint Benoît.
    Un Religieux de cette illustre Abbaye, qui occupe une si
grande place dans l'Histoire, nous dépeint, d'après des do-
cuments authentiques, la situation religieuse du Cassin au
XIV e siècle.
    Les moines, dit-il, remplissaient avec beaucoup de gravité
et de décence toutes les cérémonies du culle divin ; leur ba-
silique retentissait, le jour et la nuit, d'incessantes psalmo-
dies auxquelles on ajoutait, dans toutes les fêtes de l'année,
des prières publiques et solennelles. Les lèvres des moines
étaient enchaînées par un rigoureux silence, qui ne se rom-
pait qu'à des heures déterminées. Ils portaient sur la chair
des vêlements de laine, usaient d'une nourriture frugale et
d'un peu de vin tempéré par de l'eau, en sorte que, lorsque
ces moines errants, qu'on appelait Girovagues, arrivaient au
Monl-Cassin, ils n'y vivaient pas plus de trois ou quatre jours,
cette austérité dans le manger leur devenant incommode. Les