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DU BUGEY. 119 vrées à l'anarchie et sans défense contre les hostilités des Sar- rasins, retranchés dans les Alpes. Conseillé par sa mère, l'ambitieuse Hermingarde, le fils de Boson déclare la guerre à Bérenger, roi d'Italie, le défait, el s'empare de ses Etats. Mais, quelque temps après, Bérenger l'attaque à son tour, le surprend, le fait prisonnier et le ren- voie en Provence, après lui avoir fait crever les yeux. A la mort de Louis-l'Aveugle, Eudes, marquis de Provence, monte sur le trône au préjudice de son pupille, le jeune prince Constantin, fils du roi défunt. Cependant, à l'instigation des Italiens, Rodolphe II, roi de la Bourgogne transjurane , détrône Bérenger et prend sa place. Mais bientôt dégoûtés de ce prince, les Italiens incons- tants appellent en Lombardie Eudes, roi de Provence, qui s'empare de cette couronne, si difficile à conserver. Après quelques années de règne, devenu lui-môme odieux à ses nouveaux sujets, menacé d'être, à son tour, chassé par Ro- dolphe, il traite avec ce roi et lui abandonne ses Etats de Provence, pour rester maître du royaume d'Italie. Ce traité reçut son exécution. Toutes les parties du Bugey furent ainsi réunies sous l'autorité d'un seul souverain, auquel l'histoire donne le titre de roi d'Arles. A Rodolphe II, décédé en 937, succède son fils Conrad, surnommé le Pacifique, prince habile, sage, actif, adonné au gouvernement de ses Etats, soucieux du bonheur de ses peuples. Depuis Charlemagne, nous voyons les souverains de notre province exclusivement préoccupés d'usurpations et de guer- res, abandonner leurs Etats aux plus calamiteux désordres ; vient enfin un roi, qui, durant un règne paisible de cinquante- sept ans, s'applique à réparer tant de maux. Il visite ses provin- ces, s'enquiert de leurs besoins, de leurs usages ; pourvoit u leur bonne administration, convoque des Etats-Généraux