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leur jusqu'à l'hyperbole , mais la parfaite harmouie qui règne
dans toutes les parties de ce tableau, ferait bien vite oublier
ce défaut si toutefois il existe. Rien jusqu'ici ne nous avait
si bien rappelé les beaux Yander-Helst de la galerie de M.
Schamp à Gand.
    Nous aimons à louer M. Bonnefond dont nous ne connais-
sons que le talent; parcequ'il n'est pas de ces artistes qui
pensent qu'on doit s'estimer heureux lorsqu'ils ont bien voulu
daigner faire une bonne chose; il exécute ses ouvrages avec ins-
piration, sans s'inquiéter des observations de coterie ou
d'école, et attend que le public les juge, sans aller au devant
d e l à gloire qu'il est, au reste , bien sûr de rencontrer.
    Dans la Glaneuse où se retrouve toutes les qualités de la
Madone, on voit que l'auteur à étudié la nature i t a l i e n n e ,
autrement que dans son imagination ; nous aimons à retrou-
ver cette limpidité d'atmosphère particulière à ces heureux
climats, qui détache si richement les lignes et que trop de
peintres ont essayé de rendre en faisant dur ou cru. La seule
chose que nous nous permettrons de blâmer dans la Glaneuse
est le soin un peu puériL avec lequel la gerbe de blé est
terminée.
  Nous avons remarqué la même richessede tons dans le Berger
endormi. Une finesse extrême de touche dans les parties éclai-
r é e s , et une vigueur sans dureté dans celles qui sont reflé-
tées, ou dans les demi-teintes. Nous avouons pourtant que
cette composition nous paraît inférieure aux autres, nous ai-
mons moins aussi ses études de moines qui nous semblent un
peu dures et un peu crues.
   Quelques peintres se sont arrangées une poétique dont ils
ne sortiront point, tant qu'il se trouvera des gens d'assez mau-
vaise foi pour leur donner des louanges maladroites qui les
maintiennent dans cette voie pernicieuse. Les uns se créent
un type qu'ils prennent moitié dans le coloris et l'effet des
Vénitiens, moitié dans la manière des Anglais, d'autres co-
pient des tons que le temps seul peut amener sur les cou-