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492 scintillantes, plus l o i n , enfermé par la main des h o m m e s à travers un rideau de peupliers , entre les prairies , les eaux, la neige et les fleurs, s'étage l'inégal amphithéâtre de D o l e ( l ) , nuancé de contrastes analogues à ceux de son paysage. Vous reconnaissez l'ancienne cité r o m a i n e , inclinant ses pans de murailles démantelées sous les flèches gothiques de la ville espagnole, dont les aiguilles s'élancent gracieusement com- m e les aigrettes des chevaliers. Sou panorama , brodé tour- à -tour de faisceaux sveltes , de carrés massifs , s'éparpille ça et là dans les plateaux de ses bocages où on le p e r d , défie le géomètre par la profusion bizarre des lignes et des formes , le peintre par l'inssaisissable reflet des ombres que s'y dispu- tent plusieurs siècles , le poète par la multiplicité des images qui s'y glissent et s'y confondent. Pénétrez dans les mœurs obscures des habitants : vous y retrouvez les profondes e m - preintes des superstitions de chaque âge , incrustées dans les esprits comme dans les édifices. Leur atmosphère sauvage et c a l m e , leur isolement social semblent abriter ces retraites contre les secousses des révolutions dont le bruit n'y arrive que par intervalles éloignés. La froide haleine des neiges y entretient sans cesse la transparence vierge de leur puberté native , réfléchie dans le miroir inaltérable des cimes hori- zontales. Vous êtes chez un peuple a d u l t e , au milieu des couvents , des églises et des ruines. Ecoutez ; voici les chants solennels de l'orgue auxquels r é - pondent encore les voix fugitives des n o n n e s , penchées comme de blanches ombres derrière les grilles de l'oratoire. Ecoutez ces murmures : la brise s'engouffre sous les arceaux vides et sonores de la rue Mont-Rolland, la rue aristocrati- que , troublée seulement par les cris des écoliers ou le rou- lement monotone des équipages. Partout des cloîtres, des (1) Lisez, sur cette ville, à la description de la Franche-Comté, le re- marquable article du Voyage pittoresque en France, par MM. le baron Taylor et Ch. Nodier.