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prit plus désintéressé et plus libre à exprimer ses sentiments.
Il est vrai qu'il nous y a fait , en m ê m e temps , le caractère
de son naturel, qui, étant doux et facile, a rendu cet ouvrage
plus aisé., qu'il n'est fort et solide, en quelques endroits. Il a
m ê m e tenu une méthode qui n'est guère propre à l'histoire ,
et qui tient plus du panégyrique que d'une narration simple
et suivie (1). »
Alegambe nous apprend que le P. de Saint-Aubin entra
dans la Société de Jésus en 1606, qu'il enseigna la rhétori-
que et les belles-lettres pendant dix a n s , qu'il prêcha pen-
dant huit ans , et qu'il fut Recteur de la troisième maison du
Noviciat, Ã Lyon.
Le V. Alegambe défigure le titre d'un autre ouvrage du
P. Saint-Aubin ; c'est une Paraphrase de l'Ecclesiaste de Sa-
lomon en vers françois; L y o n , Benoît Coral, 1658, in-12.
L'auteur, dans sa préface, dit qu'il n'a été porté à faire cette
paraphrase qu'après avoir lu celle que le P. Laurent Le
Brun (2), jésuite, a composée sur le même sujet, en vers la-
t i n s , et il ajoute qu'il n'est, pour ainsi d i r e , que l'imitateur
du P. Le Brun ; mais il y a bien de la différence entre l'un et
l'autre poète. Voici quelques fragments du P. de Saint-Aubin :
I.
S'il arrive de voir des pauvres opprimés ,
Après que la fureur les aura désarmés,
Et si la violence arme la tyrannie
D'avarice , d'aigreur, de fer, de calomnie ;
Si l'or et la faveur règlent les jugements,
Si pour la vertu seule on cherche des tourments ;
Si les lois de l'état ne sont point observées,
(1) Ménestrier, préface.
(2) Laurentii Le Brun Nannetensis , e societ. Jcsu Ecclesiastes , sive Salomon
concionalor; in-4°. t e P. Sotwel donne la date de 1652 ; Paris, Cramoisy,
in-8.