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fait même de sa venue à Lyon , après les graves monuments
que nous avons produits pour.le démontrer? ce silence, tout
étonnant qu'il soit, pourrait-il en infirmer la force, en éner-
ver l'autorité? nous ne le pensons pas. On suppose plus
vîte l'oubli d'un côté que de l'autre, une imposture calculée.
(De la part de l'église de L y o n , la méprise est évidemment
impossible.) On pourrait d'ailleurs, ce nous s e m b l e , allé-
guer deux motifs assez plausibles d'une omission qui paraît
aujourd'hui n'être pas sans mystère.
     D'abord parmi les persécutions dont Henri accabla sa vic-
t i m e , l'une des plus criantes avait été l'ordre transmis au gé-
néral de Citeaux de bannir Thomas de Pontigny, sans quoi
lui-même allait bannir de ses états tous les religieux de l'or-
dre. Guichard avait été abbé de Pontigny, et c'est lui qui
avait reçu l'archevêque de Cantorbéry des mains du pape
Alexandre. Thomas qui, pour détourner le courroux du mo-
n a r q u e , avait promptement quitté les religieux, en vantant
dans ses états la munificence de leur ancien abbé, n'aurait-il pas
craint d'attirer de nouvelles foudres sur leurs têtes?les secré-
taires de Thomas auront plus tard imité sa discrétion ; le si-
lence des autres historiens se trouvera, p a r l a m ê m e , suffi-
samment expliqué.
     En second lieu, nous sommes loin de vouloir comparer
le voyage de Thomas à Lyon avec celui d'Anselme , qui dura
prés de cinq années. Malgré les assertions aventurées de Se-
v e r t e t d e St-Aubin,ce fut une visite rapide, consacrée à la r e -
connaissance, et à l'amitié, plutôt qu'un séjour dont on puisse
énumérer les détails et fixer la durée. Cette simple circons-
 tance a dû nécessairement influer sur le récit des écrivains
du Quadrilogus. Mais un incident qui leur a paru d'une assez
mince importance, comparativement aux grands événements
qui avaient traversé la vie et l'exil du p r i m a t , n'en est pas
moins pour nous d'un immense intérêt. Ce fait, qu'ils ont
pu négliger, a pourtant l i é , p a r l e commerce le plus hono-
rable et le plus é t o n n a n t , par sa continuité, deux des plus