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475 fait même de sa venue à Lyon , après les graves monuments que nous avons produits pour.le démontrer? ce silence, tout étonnant qu'il soit, pourrait-il en infirmer la force, en éner- ver l'autorité? nous ne le pensons pas. On suppose plus vîte l'oubli d'un côté que de l'autre, une imposture calculée. (De la part de l'église de L y o n , la méprise est évidemment impossible.) On pourrait d'ailleurs, ce nous s e m b l e , allé- guer deux motifs assez plausibles d'une omission qui paraît aujourd'hui n'être pas sans mystère. D'abord parmi les persécutions dont Henri accabla sa vic- t i m e , l'une des plus criantes avait été l'ordre transmis au gé- néral de Citeaux de bannir Thomas de Pontigny, sans quoi lui-même allait bannir de ses états tous les religieux de l'or- dre. Guichard avait été abbé de Pontigny, et c'est lui qui avait reçu l'archevêque de Cantorbéry des mains du pape Alexandre. Thomas qui, pour détourner le courroux du mo- n a r q u e , avait promptement quitté les religieux, en vantant dans ses états la munificence de leur ancien abbé, n'aurait-il pas craint d'attirer de nouvelles foudres sur leurs têtes?les secré- taires de Thomas auront plus tard imité sa discrétion ; le si- lence des autres historiens se trouvera, p a r l a m ê m e , suffi- samment expliqué. En second lieu, nous sommes loin de vouloir comparer le voyage de Thomas à Lyon avec celui d'Anselme , qui dura prés de cinq années. Malgré les assertions aventurées de Se- v e r t e t d e St-Aubin,ce fut une visite rapide, consacrée à la r e - connaissance, et à l'amitié, plutôt qu'un séjour dont on puisse énumérer les détails et fixer la durée. Cette simple circons- tance a dû nécessairement influer sur le récit des écrivains du Quadrilogus. Mais un incident qui leur a paru d'une assez mince importance, comparativement aux grands événements qui avaient traversé la vie et l'exil du p r i m a t , n'en est pas moins pour nous d'un immense intérêt. Ce fait, qu'ils ont pu négliger, a pourtant l i é , p a r l e commerce le plus hono- rable et le plus é t o n n a n t , par sa continuité, deux des plus