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   Sans examiner l'authenticité de quelques écrits plus expli-
cites encore à ce sujet, écrits attribués à saint Anselme
par un grand nombre d'érudits , nous rappellerons de pré-
férence aux Lyonnais une vieille tradition, adoptée par tous
les écrivains ecclésiastiques de l'avant-dernier siècle, et en-
tre autres par le savant Pierre de Marca. Selon l'ancienne
croyance, la chapelle qu'on voit encore aujourd'hui dans
l'église d'Ainay, du côté de l'Évangile^ et qui, par un fâcheux
oubli des traditions honorables , est actuellement dédiée à
saint Michel, fut érigée pendant le séjour de saint Anselme,
sous le vocable de l'Immaculée Conception (1).
    Ce qu'on peut affirmer sans crainte, c'est que le savant
et dévot prélat répandit à Lyon les premières semences de
cette dévotion. Or, un homme du mérite et de l'autorité
d'Anselme pouvait-il manquer d'entraîner les suffrages d'une
église qui s'est toujours fait gloire de rendre à Marie un culte
spécial d'honneur et d'amour? D'abord ce furent des hom-
mages privés ; la primaliale ne larda pas à célébrer publi-
quement la solennité nouvelle (2) ; les Églises particulières
de la cité suivirent avec bonheur le mouvement venu de
l'Église principale ; Ainay fut de ce nombre et dressa son au-
 tel. S'il n'est le premier qui ait été érigé à l'honneur de la
 Conception Immaculée, l'Église de Cantorbéry serait la seule
 au monde qui pût lui disputer ce privilège. Mais est-ce au
 primat d'Angleterre, à l'abbé d'Ainay, à la piété de quelque
 riche particulier qu'on doit l'exécution de ce monument? A

   (1) Quelques personnes pensent aujourd'hui que cette chapelle a été détruite
lorsqu'on a ouvert la rue de Bayart. Erreur. La chapelle détruite eu cette
circonstance, portait, il est vvai, le vocable de la Vierge, mais non pa§
celui de l'Immaculde Conception. Les deux chapelles étaient voisines; la plus
remarquable sous le rapport des souvenirs, celle dont nous parlons, a sur-
vécu. Voir Lyon , tel qu'il était, par Aimé Guillon, page 26. L'Église d'Ainay,
par une heureuse inspiration, célèbre annuellement, l'octave delà Concep-
tion Immaculée.
    (2) Le P. Mabillon a cru pouvoir en reculer l'époque jusqu'à l'année 1140,