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 où je voulais parvenir , et croyez qu'il est en tout conforme
 au vôtre ; mais je ne suis point à portée défaire le bien que
vous pouvez faire , en faisant à la fois, comme vous , de beaux
arrêtés contre lasuperstition et en faveur des mœurs. En digne
magistrat républicain , vous avez parfaitement senti que les
mœurs étaient une des bases les plus essentielles de la li-
berté. Poursuivez votre belle carrière. Quoique la vieillesse
et les infirmités commencent à peser sur moi (1), je tâche-
rai de vous seconder par mon Voltaire, qui restera (2), et
dont j'espère pouvoir vous offrir bientôt les vingt premiers
volumes. Ce sera pour moi plus qu'un certificat de civisme (3)
que d'être admis dans votre bibliothèque.
   Recevez , citoyen magistrat, les assurances d'un attache-
ment d'autant plus sincère, qu'il est lié dans mon cœur à un
sentiment de reconnaissance, et que je n'oublierai jamais la
justice que vous m'avez rendue (4).
                                                              PAUSSOT.

    (1) Palissot avait avait alors 63 ans; il était né à Nancy, le 5 janvier 1720 ;
il est mort le 15 juin 1814, à Paris, où il remplissait depuis plusieurs an-
nées les fonctions d'administrateur de la bibliothèque Mazariue.
   (2) Voyez sur cette édition, qui n'est point complète et qui n'est pas res-
tée, le Voltaire de M. Beuchot, qui restera, tome 1, pag. xix et suiv.
   (3) Le conseil général de la commune de Paris, dans sa séance du 12
septembre , avait refusé ce certificat à Palissot, sous prétexte qu'il avait insulté
Jean-Jacques dans sa comédie des Philosophes, en le mettant à quatre pattes,
et en lui faisant manger une laitue. Palissot, à qui un certificat de civisme
était indispensable pour recevoir une pension, seule ressource qu'il eut alors,
se hâta de se rétracter, rendit hommage à la mémoire de Jean-Jacques, et le
certificat fut délivré, le 1 e r octobre, sur les conclusions favorables de Cbau-
mette, auquel il avait adressé sa rétractation. Voyez les Nos 238 et 27S du
Moniteur, année 1795.
  (4) Cette dernière phrase prouve que Palissot, en exprimant de pareils
sentiments, ne pouvait s'adresser qu'à Chaumette.
                                                         A. P.