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397 tout des formes variées à l'infini, à cause des affaissements qui ont remué et tourmenté les terrains. L'industrie de l'homme a agi d'une manière prodigieuse sur cette montagne contient donation d'un héritage situé au lieu du îIont-Licinhis; in loco mons Ucinius vocatus, y est-il exprimé. Or , Rodolphe étant roi de Bourgogne de 995 à 1052, on connaissait donc, au dixième siècle, le Mont-Licinius. Cette version est la seule qu'on puisse admettre , si l'on considère que les lieute- nants de César et d'Auguste qui campèrent avec leurs légions sur la plupart des autres collines , laissèrent leurs noms aux lieux qu'ils avaient occupés. C'est ainsi que Chasselay a tiré le sien de Cassilius , Marcilly de Marcellus, Lissieu de hicius, communes riveraines de Nont-Lusin. Ce monticule était marqué anciennement par un antique palais ou château, dont il existait en- core quelques ruines au XVIe siècle. Il portait encore le nom de Chûtcau-Vieux, qu'il a donné depuis à la portion du territoire sur laquelle il reposait plus particulièrement. En France, le mot château était souvent employé pour pa- lais. Les seuls vestiges qu'où découvre encore aujourd'hui, consistent en un monceau de pierres recouvert de ronces el broussailles ressemblant à un tu- mwte.Ilse montre comme une triste enseigne des destinés humaines. Et ce- pendant c'est là qu'avait été construit avec une rare magnificence le palais de Lieinius, qui pyramida au milieu d'un océan de feuillage , soutenu sur une pente pittoresque. C'est là , qu'à ce palais , avait été joint pour son agré- ment, un parc si considérable , qu'il devait embrasser dans sa circonférence les petites collines d'alentour. Le déprédateur des Gaulois qui en faisait ses délices, pouvait découvrir de l'endroit le plus élevé toutes ses terres. Lors- qu'il y conduisait ses amis , il leur donnait sans doute le spectacle magnifique de ses somptueux Romains de l'époque , les LucuUus et les Horlensius , dont les Palatium étonnaient l'imagination. On dit qu'à un certain signal, un es- clave , habillé en Orphée , sonnait du cor , et rassemblait en un moment une grande quantité de cerfs, de sangliers et d'autre gibier , dont l'apparition subite et spontanée récréait les convives du maître de la maison *. Long-temps après la fin de Lieinius, l'aspect de sa maison de plaisance , tombant en ruines , a du affliger de son deuil et de son abandon le voyageur qui n'avait jamais eu le souvenir de ce qui s'y était passé. Pendant des siècles encore , cette riche campagne a du demeurer veuve de ses habitants. Que dis-je ? je me trompe ; les serpents et l'oiseau de funérailles en ont été en- core long-temps les derniers hôtes ! * Le Mont-d'Or était encore couvert de bois à lafindu i5B siècle : des actes de ce temps nous apprennent cru'on y chassait k la bête fauve. ( Historiens de Lyon cités plus haut).