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333 « naire ; mais des citoyens du bataillon du port du Temple ayant été arrè- « tés, il se forma dans la bibliothèque des ci-devant Jacobins une assemblée « nocturne et illégale ; le quai de Saône fut illuminé, on prenait les armes « dans le canton ; quatre ou cinq membres seulement de la commune étaient « à la permanence ; alarmés avec raison de ces dispositions hostiles , ils re- « quirenlle commandant de la garde nationale de veiller à la sûreté de la « ville, et notamment de l'hôtel-commun, de la poudrière et de l'arsenal; « c'est en conséquence de ces mesures dictées par la prudence , mais de- « venues inutiles, parce que le.» mouvements du port du Temple n'ont « point eu de suite , que les canons ont été placés à la porte de I'hôtel- « commun pendant le reste de la nuit et retirés au jour. « Quant à la position de la ville, elle n'est point alarmante ; les amis de « la liberté et de l'égalité veillent, les magistrats du peuple ne désemparent « point, et ne se reposeront que lorsqu'ils auront purgé la cité des reptiles « qui l'infectent. D'après cet exposé, la Municipalité répond aux trois ques- « tions sur lesquelles elle a été par vous requise , 1° la situation de la ville « est assez satisfaisante, malgré les efforts de la rage impuissante desroya- « listes; 2° quelques mouvements qui n'ont point eu de suite ont nécessité « le placement des canons autour de l'hôtel-commun ; 3° quant aux arres- « tations faites le jour d'hier, plusieurs ont été faites d'après des déuoncia- « tions formelles; plusieurs personnes ont été arrêtées seulement d'après « leur réputation bien connue d'incivisme; plusieurs filous, voleurs et « autres gens suspects ont été saisis. Nous avons établi trois comités pour « faire le dépouillement des procès-verbaux d'arrestation et des accusations, « et renvoyer aux tribunaux respectifs. « Le conseil-général de la commune , infiniment convaincu de votre zèle « à concourir au maintien de l'ordre et à l'exécution des lois, invite les « corps administratifs à se réunir à lui pour coopérer à la recherche et ex- « pulsion complète de nos ennemis intérieurs. « Agréez nos salutations fraternelles. « Signe Bertrand, faisant fonction de maire; Destefauis, officier munici- « pal ; Sautemouehe , officier municipal ; Turin, officier municipal ; Laussel, « procureur de la commune. « P. S. Nous vous observerons que les visites domiciliaires n'ont point « été faites par des citoyens armés, mais seulement par les commissaires « que nous avons nommés à cet effet. Il était enjoint aux citoyens armés de « rester à la porte des domiciles. Nous vous faisons passer la copie de la « réquisition donnée par nous aux commissaires. Aucun des amenés n'a « formé de plaintes sur la manière dont la visite s'est faite. »