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311 reçues à l'affaire du 29 m a i , était grièvement dénoncé, fut arrêté à sa place et conduit en prison. Un mot pouvait le rendre à la liberté, à la vie. Il se t u t , fut condamné et mar- cha gaîment au supplice. Les deux frères Bruysel, imprimeurs-libraires, tous deux jouissant d'une probité exemplaire, furent incarcérés comme ayant participé à la défense de Lyon. L'aîné chargé du papier- monnaie, dit billet de siège obsidional. Sa signature était m ê m e apposée au bas de ces billets. Malade, il fui mis dans une in- firmerie. Le frère cadet fut mis en jugement. On lui présente les billets et la signature. Il répondit que la signature était bien celle de Bruyset. Ce peu de mots équivoques suffit au tribunal pour éclairer leur conscience. Ils l'envoyèrent à la mort. Ce trait de générosité devient encore sublime, si l'on considère que ce citoyen en se sacrifiant pour son frère qu'une maladie avait fait transporter dans un hospice, s'arrachait à sa femme et ses enfants qu'il a laissés en mourant au soin de son frère. Certainement l'ingratitude, dans une pareille cir- constance , serait un crime. Ce dernier trait eut lieu à l'occasion de l'évasion des pri- sonniers de la cave dite la mauvaise cave; c'était là que l'on déposait les condamnés avant de les conduire au supplice. Ceux qui étaient sortis du tribunal la veille de la décade , attendaient jusqu'au surlendemain pour subir leur m o r t ; car les décades, les tribunaux et les autorités existantes, don- naient des fêles au p e u p l e , qu'ils préparaient par leurs dis- cours féroces aux scènes sanglantes qui devaient se succéder rapidement dans le cours de la décade. A la faveur de cet in- tervalle , un détenu avait projeté son évasion. 11 reçoit par un soupirail tous les instruments nécessaires pour l'effectuer, et la nuit qui devait précéder leur supplice, elle fut exécutée au milieu des plus vives alarmes et des obstacles qui eussent été insurmontables pour tout homme qui n'eut pas eu la certitude de la mort. Quinze échappent. Couchoux fils \>ient briser les chaînes de son père octogénaire, et dont les jambes enflées