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    sentants du peuple pour des c       ? dit-il à la dépu talion; Buis-
    sonat (1) , l'orateur , lui répliqua : Prenez-vous les Lyonnais
   pour des gens sans c . . . F Celte répartie, si digne par son ori-
    ginalité, de figurer à côté de la demande , valut à son auteur
    un serrement de main de la part du boucher Legendre, qui
   l'invita à venir dîner avec lui le lendemain. Ce citoyen paya ,
   par dix-huit mois de détention dans les prisons de Paris , le
   dédain qu'il marqua en ne se rendant pas à celte invitation.
      Bazire, Rovère et Legendre occupés de spectacles et des
   repas les plus somptueux , voyaient de sang-froid les mouve-
  ments qui s'opéraient de part el d'autre , et ne s'occupaient
  que du rélablissemenl des sociétés populaires. Legendre y
  présida,- et ses virulentes motions furent l'appel et la cause
  des massacres qui se commirent par la suile. Ces trois pro-
  consuls qui se pavanaient du tilre de défenseurs des sans-cu-
  lottes , insultaient ouvertement à cette classe d'hommes par
  leur faste , et un cortège qui retraçaient les usages des cours
  de nos ci-devant Princes.
      Le fils d'Orléans passait par cette ville pour aller rejoindre
  l'armée de Biron. Il descendit à l'hôtel de Milan où logeaient
  ces trois députés. Son séjour fut de trois semaines , pendant
 lequel temps nos trois proconsuls firent régulièrement leur
 cour à ce jeune militaire. Ils le traitèrent magnifiquement.
 Ils l'invitèrent à leurs orgies auxquelles on admettait aussi le
 prêtre Laussel, contre lequel la voix publique s'élevait de
 toutes parts. Cependant L e g e n d r e , ne pouvant résister aux
-nombreuses accusations qui lui parvenaient contre ce procu-
 reur de la Commune , le fit arrêter un jour au sortir d'un r e -
 pas qui avait eu lieu aux Brotteaux. Rovère avail refusé de si-
 gner le mandat d'arrêt, en disant qu'on faisait la guerre aux
patriotes. L a u s s e l , son secrétaire , Leclerc et sa femme fu-
r e n t traduits au tribunal révolutionnaire de Paris. Alors le
parti maratiste vint à triompher , et Laussel n'eut qu'à se


  (1) Lisez : Boissonnat.