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 siège, ils laissaient passer des convois de farine pour l'armée
 des Alpes, et même des convois d'artillerie qui ne devaient
être dirigés que contre eux.
   Tant de modération tenait enfin d'une fatale imprévoyance.
Lyon se trouvait conduite â ce système par la commission à
laquelle, après la victoire du 30 mai, elle avait confié une
sorte de dictature municipale. L'ascendant du parti girondin
s'y fit d'abord sentir. Elle s'appelait commission populaire ré-
publicaine. Deux députés proscrits, Biroteau et Chasset, qui
s'étaient réfugiés dans Lyon, s'efforçaient de donner à la
résistance de celte ville la couleur du parti auquel ils appar-
tenaient. Celte situation était fausse pour les Lyonnais victo-
rieux, et q u i , pour la plupart, étaient royalistes. Elle les
laissait sans relations avec les rois ligués, avec la puissante
Vendée, et ne leur donnait pour alliés que des villes hors
d'état de soutenir un siège, et des hommes complètement
inhabiles aux combats. Lorsque Lyon se fut décidée à rejeter
la constitution de 1793, elle reçut de quarante-deux dépar-
tements des députés qui venaient la déclarer le centre et
l'appui de leur fédération ; mais ils n'amenaient avec eux
aucune espèce de secours. Deux événements firent sortir
Lyon de cette situation équivoque, le jugement de Chalier
et le commandement confié au général Précy. Ces deux im-
portantes résolutions furent prises par une nouvelle com-
mission , composée d'hommes plus énergiques, et que pré-
sidait M. Rambaud (1).
   On vit le premier exemple donné depuis la révolution d'un
scélérat puni judiciairement pour ses crimes. Chalier, traduit
devant le tribunal criminel avec un de ses plus féroces com-
plices, nommé Ribard (2), ne montra ni énergie dans sa

  (1) La Commission de salut public du département d3 Rhône et Loire qui,
dans sa séance du 8 juillet, au soir, choisit à l'unanimité M. Perrin de
Précy pour commandant militaire, était présidée par M. le docteur Gilibert,
Voir, à ce sujet, lesjournauxdeLyon du mois de juillet 1793.
  (2) Le chef de division Riard, et non Ribarâ, fut exécuté quelques