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pirations des beaux-arts. Il fallut gratifier celte colonie de
privilèges municipaux d'une grande étendue. Lyon répondit
si bien et si rapidement aux vues d'Auguste, que ses plus
féroces successeurs, les Tibère , les Caligula , les Claude, se
firent une loi de maintenir et d'augmenter ces privilèges (1).
    Elle comptait déjà une population de 80,000 âmes et nom-
bre d'établissements somptueux, lorsqu'un incendie la dé-
vora tout entière sous le règne de Néron , qui la fit rebâtir
avec autant de célérité que de magnificence. Le christianisme
trouva , dès le commencement du second siècle, mille faci-
lités à s'introduire dans une ville où une florissante et labo-
rieuse Académie avait éveillé le goût des méditations fortes.
Lyonfutrougie(2)du sang des martyrs qu'il produisit en fou-
le ; mais ce sang ne fut pas perdu pour la foi, et Lyon conquit
une suprématie religieuse qui répandit sur l'universalité des
Gaules une lumière nouvelle.
   Les Barbares signalèrent leur fureur contre la cité chérie
desRomains. De toutes les villes de France,ce fut celle qui eut
le plus à souffrir de leurs incendies ; mais elle était prompte
à réparer ses ruines. Je ne suivrai point la vicissitude de ses
destinées sous les deux premières races de nos rois, ni pen-
dant les temps féodaux. Dès que l'anarchie de ces temps fut

    (1) Caligula porta son extravagante férocité jusques dans les règlements
qu'il donna à l'Académie de Lyon. On sait à qnelles peines il condamnait les
rhéteurs mal habiles. On a trouvé dans cette ville et l'on y montre encore
sur des tables de bronze le texte de la harangue que l'empereur Claude pro-
nonça pour faire admettre les principaux habitants de la Gaule , et particu-
lièrement les Eduens au titre éminent de sénateurs. Tacite a cité cette ha-
rangue avec complaisance. Mais on voit que cet historien n'a guère respecté
que le fond des pensées, et qu'il en a beaucoup embelli et fortifié le style.
En écrivant l'histoire de la révolution française , nous rencontrons bien des
discours dont le texte littéral ne pourrait se reproduire sans une extrême fa-
tigue pour les lecteurs.                       {Note de M. Lacretelle).
   (2) Nous respectons, sans l'admettre , l'orthographe de M. Lacretelle.
                                         (Note de l'Éditeur).