page suivante »
243 tous et qu'il faudrait que tous fussent appelés à y assister. M. Polinière a terminé ses considérations par des éloges accordés en face à quelques-uns des membres-visiteurs de l'Académie. Nous aurions su gré à M. Polinière de s'affranchir de cette ridicule manie que l'on a dans tous les corps savans de s'encenser mutuellement, nous lui en aurions su d'autant plus de gré jjue nous avons vu le pudique embarras de certain élu pendant l'énumération de ses titres au fauteuil. Deux académiciens après cela peuvent-ils se regarder sans rire ? Trop souvent, et le passé est là avec ses noms oubliés, trop souvent la fortune, les honneurs, la camaraderie ont élevé Turcaret sur le siège de Minerve, trop souvent de petites passions sont venus fermer la porte du temple à des hommes de talent. Nous félicitons sincèrement l'Académie d'avoir appelé à elle la jeunesse dans les derniers choix qu'elle a faits, d'avoir réuni deux noms que réunissait déjà le même art. MM. Lcgendre-Héral et Léopold de Ruolz sont d'honorables nominations. La sculpture trove en eux de di- gnes représentants. M. Léopold de Ruolz a payé sou tribut de réception. Dans son discours, en nous montrant quelles connaissances la sculpture demaude, il a fait voir qu'il a le sentiment de toute l'étendue des éludes qu'exige cet art. Nous aurions voulu que le jeune récipiendaire se restreignit dans les limites de son véritable terrain. Car ce qu'il nous a dit de la sculpture peut s'appliquer à la peinture avec autant de raison; tous les arts il est vrai s'empruntent quelque chose et se servent mutuellement. Aussi le titre d'artiste, tant prodigué de notre temps, pris dans son acception vraie, serait-il bien difficile- ment accordé. Car il comprend non seulement l'exercice d'une spécialité, mais les connaissances plus ou moins approfondies qui peuvent féconder cette spécialité! C'est ce que M. de Ruolz a parfaitement compris et ce qu'il a développé dans des formes, peut être un peu diffuses et obligatoi- rement académiques, mais avec sagesse et pureté et paifois avec chaleur et poésie. M. Lajard est un savant, personne ne le conteste , mais a-t-il fait preuve de tact et de sens dans le choix de sa lecture? Son mémoire sur le culte de Vé- nus daus l'Orient et l'Occident était-il bien à sa place dans une séance publi- que. Quand nos auditeurs ne peuvent pas tout d'abord s'élever jusqu'à nous ne devrions nous pas descendre jusqu'à eux? C'est ce que nous soumettons humblement à M. Lajard. Nous ne dirons rien du rôle du taureau et du lion dans le culte de Vénus et de leur emblème car nous serions moins heureux encore vis-à -vis de nos lecteurs que ne l'a été M. Lajard vis-à -vis de son auditoire. M. Grandperret est venu nons parler ensuite de M. Torromberl. p«Wé