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tous et qu'il faudrait que tous fussent appelés à y assister. M. Polinière a
terminé ses considérations par des éloges accordés en face à quelques-uns
des membres-visiteurs de l'Académie. Nous aurions su gré à M. Polinière de
s'affranchir de cette ridicule manie que l'on a dans tous les corps savans de
 s'encenser mutuellement, nous lui en aurions su d'autant plus de gré jjue
 nous avons vu le pudique embarras de certain élu pendant l'énumération de
 ses titres au fauteuil. Deux académiciens après cela peuvent-ils se regarder
 sans rire ?
   Trop souvent, et le passé est là avec ses noms oubliés, trop souvent la
fortune, les honneurs, la camaraderie ont élevé Turcaret sur le siège de
Minerve, trop souvent de petites passions sont venus fermer la porte du
temple à des hommes de talent. Nous félicitons sincèrement l'Académie d'avoir
appelé à elle la jeunesse dans les derniers choix qu'elle a faits, d'avoir réuni
deux noms que réunissait déjà le même art. MM. Lcgendre-Héral et Léopold
de Ruolz sont d'honorables nominations. La sculpture trove en eux de di-
gnes représentants.
   M. Léopold de Ruolz a payé sou tribut de réception. Dans son discours,
en nous montrant quelles connaissances la sculpture demaude, il a fait voir
qu'il a le sentiment de toute l'étendue des éludes qu'exige cet art. Nous
aurions voulu que le jeune récipiendaire se restreignit dans les limites de son
véritable terrain. Car ce qu'il nous a dit de la sculpture peut s'appliquer à
la peinture avec autant de raison; tous les arts il est vrai s'empruntent
 quelque chose et se servent mutuellement. Aussi le titre d'artiste, tant
prodigué de notre temps, pris dans son acception vraie, serait-il bien difficile-
 ment accordé. Car il comprend non seulement l'exercice d'une spécialité,
 mais les connaissances plus ou moins approfondies qui peuvent féconder
 cette spécialité! C'est ce que M. de Ruolz a parfaitement compris et ce
 qu'il a développé dans des formes, peut être un peu diffuses et obligatoi-
 rement académiques, mais avec sagesse et pureté et paifois avec chaleur et
 poésie.
    M. Lajard est un savant, personne ne le conteste , mais a-t-il fait preuve de
 tact et de sens dans le choix de sa lecture? Son mémoire sur le culte de Vé-
 nus daus l'Orient et l'Occident était-il bien à sa place dans une séance publi-
 que. Quand nos auditeurs ne peuvent pas tout d'abord s'élever jusqu'à nous
 ne devrions nous pas descendre jusqu'à eux? C'est ce que nous soumettons
humblement à M. Lajard. Nous ne dirons rien du rôle du taureau et du lion
 dans le culte de Vénus et de leur emblème car nous serions moins heureux
 encore vis-à-vis de nos lecteurs que ne l'a été M. Lajard vis-à-vis de son
 auditoire.
    M. Grandperret est venu nons parler ensuite de M. Torromberl. p«Wé