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239 « que la vérité, je ne suis point folle! Et quand Mariette « sortit du caveau, on amenait un fou furieux dans la cour « de l'Antiquaille. 0 surprise ! Mariette reconnaît dans ce fou « qui? son amant Sympborien ! — Ah ! mon cher que je « suis aise de te voir ! — Après l'enthousiasme des premiers c « épanchements, le fou se montra pacifique, doux comme «• un agneau , son front ridé se reposa, son visage grimaçant « se changea en une belle et calme figure de jeune homme. « Pour Mariette, plus elle ne sembla prise de convulsions, « plus elle ne parut aliénée —Oui c'est moi, Mariette, « nous étions séparés , voilà toute notre folie La veille du « jour où je devais aller vous visiter , une affaire m'appelle « en Yaise, je me trouvai, je ne sais comment, mêlé à « quelques insurgés , j'ai été arrêté et mis en détention ; ce « n'est qu'hier que mon innocence a été reconnue et que j'ai « été immédiatement élargi, après une détention de près de « quatre mois. Aussitôt je fus chez vous , j'appris ce qui s'é- « tait passé, j'étais bien certain qu'à ma vue seule votre •i folie s'envoleraient, et pour parvenir à vous joindre j'ai « si bien joué la frénésie , qu'on m'a conduit à l'Antiquaille. « Le lendemain, à onze heures, les deux amants étaient « libres, et priaient tous deux à Fourvières. Huit ou dix jours « après, un prêtre bénissait un pauvre et obscur hymen, « c'était celui des deux amants. «Quand vous vous rendrez à la vogue de Villeurbanne (Filia- le Urbana), remarquez , près de l'église , une maison près de « laquelle bruissent des peupliers, c'est celle qu'occupent au- « jourd'hui Mariette et Symphorien. Une succession inespé- « rée a fait d'un malheureux ouvrier un petit propriétaire qui « vit aisé, retiré, et de la folle de l'Antiquaille, une femme « assez heureuse pour pouvoir porter quelques bouillons aux « malades. » — Amen ! ! ! Ce qu'il faut remarquer surtout dans cette histoire que nul art n'a faite, c'est la nouveauté et la naïve candeur de l'in- vention. Depuis Mme Bournon-Mallarme on n'avait rien fait de semblable. Cet opuscule^ écrit avec le même esprit que