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« que la vérité, je ne suis point folle!     Et quand Mariette
« sortit du caveau, on amenait un fou furieux dans la cour
« de l'Antiquaille. 0 surprise ! Mariette reconnaît dans ce fou
« qui?       son amant Sympborien ! — Ah ! mon cher que je
« suis aise de te voir ! — Après l'enthousiasme des premiers
 c
« épanchements, le fou se montra pacifique, doux comme
«• un agneau , son front ridé se reposa, son visage grimaçant
« se changea en une belle et calme figure de jeune homme.
« Pour Mariette, plus elle ne sembla prise de convulsions,
« plus elle ne parut aliénée       —Oui c'est moi, Mariette,
« nous étions séparés , voilà toute notre folie      La veille du
« jour où je devais aller vous visiter , une affaire m'appelle
« en Yaise, je me trouvai, je ne sais comment, mêlé à
« quelques insurgés , j'ai été arrêté et mis en détention ; ce
« n'est qu'hier que mon innocence a été reconnue et que j'ai
« été immédiatement élargi, après une détention de près de
« quatre mois. Aussitôt je fus chez vous , j'appris ce qui s'é-
 « tait passé, j'étais bien certain qu'à ma vue seule votre
 •i folie s'envoleraient, et pour parvenir à vous joindre j'ai
 « si bien joué la frénésie , qu'on m'a conduit à l'Antiquaille.
    « Le lendemain, à onze heures, les deux amants étaient
 « libres, et priaient tous deux à Fourvières. Huit ou dix jours
 « après, un prêtre bénissait un pauvre et obscur hymen,
 « c'était celui des deux amants.
    «Quand vous vous rendrez à la vogue de Villeurbanne (Filia-
 le Urbana), remarquez , près de l'église , une maison près de
 « laquelle bruissent des peupliers, c'est celle qu'occupent au-
 « jourd'hui Mariette et Symphorien. Une succession inespé-
 « rée a fait d'un malheureux ouvrier un petit propriétaire qui
 « vit aisé, retiré, et de la folle de l'Antiquaille, une femme
 « assez heureuse pour pouvoir porter quelques bouillons aux
  « malades. » — Amen ! ! !
     Ce qu'il faut remarquer surtout dans cette histoire que nul
 art n'a faite, c'est la nouveauté et la naïve candeur de l'in-
  vention. Depuis Mme Bournon-Mallarme on n'avait rien fait
  de semblable. Cet opuscule^ écrit avec le même esprit que