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vous regarde. Je puis donc vous prolester, Monsieur, q u e ,
dans la harangue du P. T o l o m a s , à laquelle j'ai assisté et
que j'écoutai attentivement, je ne remarquai rien qui vous
attaquât personnellement, rien qui ressentît l'invective et
encore moins l'injure. L'auteur dans quelques endroits donna
à vos talens et à vos succès les éloges qu'ils méritent : du
reste, il s'en tinta son sujet. Je vous p r i e , Monsieur, de vou-
loir bien ajouter foi à ce que j'ai l'honneur de vous dire. Si
j'avais le bonheur d'être connu de vous , je me flatte que
vous m'accorderiez cette grâce sans peine ; mais vous avez
pour amis dans l'Académie quelques-uns de MM. les académi-
ciens qui ont des bontés pour m o i , et j'ose espérer qu'ils
voudront bien être, au moins pour cette fois, les garants de
ma parole.
   Je suis, avec tout le respect possible^ Monsieur, votre
 Irès-humble et très-obéissant serviteur ,
                                               BÉRAUD , jésuite (1).
         L y o n , 21 février 1755.


    (1) Béraud (le P. Laurent), professeur de mathématiques au collège des
Jésuites de Lyon, né en cette ville le S mars 1702 ou 1703, mort le 26
juin 1777. «Ce fut, dit le célèbre de La Lande, à ses leçons, en 1756,
 « que je pris le goût de l'astronomie , dont je me suis occupé toute ma vie.
 « Montuela, Fleurieu , Bossut (tous trois Lyonnais) , et plusieurs autres
 « élèves distingués dans les mathématiques, déposent du mérite de cet habile
 « professeur ; mais le Collège de Lyon était à tous égards un des meilleurs que
 « j'eusse jamais connu, etc. > BIOCRAMIE ASTRONOMIQUE, page 576. —La Lande
                              >
se trouvant à Lyon en août 1803 , assista, le 17 de ce mois, à la distribution
des prix donnés par la ville aux élèves du Lycée. M. le proviseur ayant prié
M. Béraud, juge au tribunal d'appel, de couronner un des jeunes lauréats,
La Lande eut à peine entendu prononcer ce nom qu'il s'élança vers le ma-
gistrat, en lui demandant s'il était parent de son illustre professeur; sur la
réponse affirmative, La Lande se jette aux pieds du magistral qui, dans son
trouble, s'agenouille pareillement, et tous deux de s'embrasser et de fondre
en larmes aux applaudissements de tous les spectateurs.