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UNE LETTRE DE LEIBNIZ.
La bibliothèque de la ville de Lyon possède parmi ses manuscrits quelques
lettres écrites pav des hommes célèbres et que nous croyons inédites ; de ce
nombre est la suivante , adressée par le philosophe Leibniz à l'abbé Nicaise ,
antiquaire à Dijon ; nous n'en avons retranché que les passages insignifiants :
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Hanover ce — de may 1693.
Tout le monde est convaincu maintenant de la fourberie
de Jacques Aymar (1) depuis la déclaration que M. le prince (2)
en a fait faire dans le Journal des Sçavants. Mais sans cela, j'en
(1) Le 50 septembre 1706, Boileau écrivait à Brosselte, avocat à Lyon ,
qui croyait à la vertu de la baguette de Jacques Aymar... « Venons mainte-
nant à votre Homme à la baguette. En vérité, mon cher Monsieur, jo ne sau-
« rais vous cacher que je ne puis concevoir comment un aussi galant homme
« que vous a pu donner dans un panneau si grossier que d'écouter un misé-
« rable dont la fourbe a été si entièrement découverte, et qui ne trouverait
« pas même présentement à Paris des enfants et des nourrices qui daignas-
« sent l'entendre. C'était au siècle de Dagobert et de Charles Martel qu'on
« croyoit de pareilles impostures; mais sous le règne de Louis-le-Grand peul-
« on prêter l'oreille à de pareilles chimères , et n'est-ce point que depuis
« quelque temps, avec nos victoires et nos conquêtes, noire bon sens s'est
« aussi en allé ? Tout cela m'attriste , et pour ne pas vous affliger aussi, trou-
« vez bon que je me hâte de vous dire que je suis parfaitement, Mon-
« sieur, etc. » Voyez sur Jacques Aymar le Boileau de M. de Saint-Surin ,
« tome îv, pages 585 et 619.
(2) Le prince de Condé-; voyez le Journal des Sçavants , année 1695 ,
page 189.