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     et fil long-temps avant l'introduction d e l à fabrique des étoffes
    de soie ; mais les premiers teinturiers en soie qui s'établirent
    dans notre ville dans le XVe siècle étaient Génois : Gênes a
    toujours conservé une grande renommée pour les couleurs
    riches et solides, telles que le p o n c e a u , le cramoisi, le
    b l e u , le jaune d'or et le noir fin. Ils employaient dans le
    principe une légère lessive de soude pour la cuite des soies ;
    mais ils ne pouvaient obtenir de beaux blancs; c'est ce qui
    rendait les soies blanches de Chine très-recherchées et d'un
    prix exorbitant. Us apportèrent de Gènes le procédé de
    decreusage avec le savon blanc qu'ils liraient des fabriques
    de Savonne, jolie ville à dix lieues de Gênes.
       Un des plus anciens teinturiers de Lyon dont nous avons
     recueilli le nom est César L a u r e , qui acquit une grande
     fortune. Il éleva, à Neuville, en 1610, un moulinàge pour
     le montage des soies. En 1620 , il fonda la confrérie des
     Pénitents de la Miséricorde, à l'instar de celle de Florence.
    Il fit bâtir à ses frais leur chapelle sur un terrain qu'il acheta
     des P. Carmes de cette ville.
       Long-temps l'art tinctorial s'en tint à des procédés fondés
    sur une pratique routinière, et jusqu'à 1 7 8 0 , époque où la
    chimie commença à être cultivée en F r a n c e , cet art fit peu
    de progrès. Yers ce temps-là,MM. Angles, Palleron, Capelin
    et l'abbé Colomb , tous Lyonnais , se livrèrent à beaucoup
    de recherches expérimentales, d'après les écrits de Mackeret
    de Bergman n.
       Palleron obtint le beau noir de G è n e s , Angles chercha à
    fixer l'écarlale sur la soie, mais il n'y parvint que lorsque
    Chaudon eut acheté d'un baron allemand le secret du nitro-
    chlorate d'étain qui fait virer le cramoisi eu celte, couleur. Il
    availobtenu cette couleur p a r l e k e r m è s , mais elle était moins
    belle que la première.
      M. Capelin était renommé pour la solidité et la beauté de
    ses couleurs, surtout pour le bleu. Ce fut lui q u i , avec Ri-
    chard ^ dont nous avons p a r l é , trouva le moyen de teindre




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