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  monter la soie, à Virieux, où il en existe encore. En 1670 / u n
  teinturier italien , nommé César Laure , établit un moulinage
 à Neuville-sur-Saône ; il eut pour successeur Laguyola.
    Les premiers statuts concernant la fabrique d'étoffes de soie
furent donnés par Henri I I , en 1554.
    Notre fabrique était déjà si importante en 1501, que les
 teinturiers en soie furent érigés en communauté. En 1548,
à l'entrée solennelle de Henri II et de Catherine de Médicis
sa femme, à Lyon , on vit dans le cortège 446 teinturiers
vêtus en velours gris et noir à filets d'or (1).
    L'édit de Nantes , concernant le libre exercice des religions
en F r a n c e , donné par Henri IV en 1598, et confirmé par
Louis XIII, avait redonné la paix au Languedoc et aux Cé-
vènes, et la récolte de la soie s'y était accrue à un point ex-
 traordinaire; mais la révocation de cet édit par Louis XIV,
en 1687, porta un coup à jamais funeste » l'industrie française,
mais spécialement à la fabrique des étoffes de soie. Dix mille
familles protestantes s'expatrièrent de F r a n c e , malgré les lois
sévères contre l'émigration; les nations étrangères s'empres-
sèrent de les accueillir; un faubourg entier de Londres fut
peuplé d'ouvriers en soie. Amsterdam fit bâtir mille maisons
qu'elle leur donna. Crevelt, Berlin, Erbelfeld, Vienne , la
Saxe, Zurich, en reçurent un grand nombre. Les mémoires
du temps portent à six cent mille le nombre d'ouvriers et
négociants qui émigrèrent de France.
   En 1608, Claude Daugnon, lyonnais, inventa une étoffe
de soie tramée laine ou fil, mélangée d'or et d'argent, qu'il
nomma lampas, imitant parfaitement le damas façonné, et
qui fut très-recherchée , vu son prix modéré , pour les ameu-
blements et les ornements. Il obtint du r o i , en 1623 , un pri-
vilège exclusif pour cette fabrication.
   Cetétablissementfut d'autant plus remarquable, qu'il donna
lieu à la création d'une manufacture de guimperie en gases ,

  (•l) Entrées solennelles des rois de France à Lyon , in-fol.