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118 par une loi sompluaiie. il n'était permis qu'aux jeunes ma- riées d'en porter des garnitures à leurs manteaux seulement. Cependant, à cette é p o q u e , on cultivait les mûriers en Pro- vence et en Languedoc. Le 1« juillet 1345, le sénéchal de Beaucaire envoya au roi 12 livres de soie , teinte en douze couleurs différentes, achetée à Montpellier, à 6 sous tour- nois (86fr. ) la livre(1). En 1314, la ville de Lucques faisait exclusivement le com- merce des étoffes de soie en Italie (2), mais une révolution survenue dans ce pays , dispersa les ouvriers à F l o r e n c e , Bo- logne, Yenise et Milan. Les statuts de Modène , de Van 1327, ordonnent de planler des m û r i e r s , d'élever des vers à soie et de mettre un impôt sur la soie écrue (3). Dans le principe, on lissait les étoffes de soie comme en Chine,avec la chaîne perpendiculaire, comme dans la haute lisse, ainsi que le dit Cassidonius. Les Maures employèrent le métier horizontal des Egyptiens. En 1268, le pape Grégoire X , français d'origine, ne se trouvant pas en sûreté dans ses é t a t s , par suite des guerres civiles et de ses discussions avec l'empereur d'Allemagne , quitta Rome secrètement, et transféra le Saint-Siège à Avi- gnon qu'il acheta, en 1273, de Philippe-le-îlardi ; il fit venir des mûriers qu'on planta dans le Comlat Venaissin. 11 a p - pela de la Sicile , de Naples et de Lucques , des fileurs et des tisseurs. On fabriqua des taffetas, des florcnces et des dou- cettes , espèce de tissu léger de soie tramée de laine. Il est étonnant que ce nouveau genre d'industrie très-lu- crative, exploitée dans un pays situé au sein de la F r a n c e , ait é t é , pendant près de deux siècles, inconnu, ou du moins négligé dans ce royaume. John R e m p s , anglais, apporta de Venise à L o n d r e s , en (1) Hist. du Languedoc , l. 4 , p. S , 19. (2) Tegrimi vita di caslruccio castra cano. (5) Muralori autiq. ital. , 1. 2.