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frais occasionnés par là construction des remparts de îa
Croix-Rousse, le grand mur qui bordait les fossés des Terreaux
ayant été jugé insuffisant pour garantir la ville en cas d'ag-
gression.
   Symphorien Champier publia la relation de cet événement
en latin et en français, l'année m ê m e où il arriva. L'opuscule
latin intitulé : De seditione lugdunensi, anno 1526, se trouve
à la suite du Galliœ celticœ ac antiquitalis lugdunensis,     quœ
caput est Celtarum, campus a Morino Pierchameo, e l c . , i n -
fol.; et la traduction française parutsous ce titre : Cy commence
ung petit Hure de l'antiquité, origine et noblesse de la très antu
que cité de Lyon. Ensemble de la Rebeine et conjuration ou ré-
bellion du populaire de ladicte ville contre les conseillers de la
cité el notables marchans, à cause des bleds, faicte cest présente
annh 1529 ung dimanche, jour de S. Marc, irad. du latin de
Messire Morien Pierchan par Théophile du Mas, de St- Michel
en Barrois,m-8°.     Messire Morien Pierchan el Théophile du Mas
sont des masques sous lesquels se cachait Syriiphorien Cham-
pier. Pierchan est l'anagramme de Champier, et le nom de
Morien, qu'il joint au sien, est celui d'un de ses voisins dont
la maison fut saccagée après la sienne. La sédition dont il dé-
crit l'origine et les effets tenant une place dans l'histoire de
notre cité, nous emprunterons de son récit les principaux dé-
tails qui y sont contenus.
   La populace, irritée par la légère imposition que le consu-
lat avait été forcé d'établir, commença par s'attrouper dans
l'église des Cordeliers, où elle sonna le tocsin, afin d'ameuter
un plus grand nombre de mécontents. Bientôt deux mille
h o m m e s , ayant deux cents femmes à leur tête, et tous armés
de bâtons, se répandirent dans les r u e s , pillèrent les maisons
des plus notables citoyens, et n'en épargnèrent même pas de
plus obscures, car on rapporte que la boutique d'un pauvre
pâtissier, qui se trouvait sur leur passage, fut dévastée par
ces séditieux. Puis , ils prirent pour prétexte de leurs excès la
cherté du b l é , causée, disaient-ils, par les grands amas que