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                FRAGMENTS EN PATOIS LYONNAIS                         373

           Enfin a délivra la França.
           U diablo cela vile engeance (30) !
           Jamais on fia vu d'ignorants,
           Faire si bien los importants.

           A Lyon y etave encore pi.
           Ils aviant l'esprit de parti,
           Sotenavan sovani los vices,
           Pralicavian mainte injustice.
           Qui los nommave pas Seigneur
           Etave sûr de leur fureur.

           Los uns fils de taffetatis,
           D'aulros sont fils de charpentis.
           S'ils etiant venus de la China,
           On n'eût pas su Heur origina ;
           Mais ils soriiont los des carli
           Des Terriaux et de Sant-Nizi.

           Que fera le pauvre Dervieu (31),
           Restera-t-il dans son Goiffieux ?
           N'en crayî ren ; car son bieau-père (3 2)
           Craignant lo vaire à la misère,
           A sos sabots et son tabli,
           Fer tin faire un bon teinturi.


  (30) Voyez notes 2 et 3.
  (31) Christophe Dervieu de Goiffieu, né en 1745, conseiller au
Conseil supérieur, mort sur l'échafaud révolutionnaire, avait épousé en
1772, me dit M. Morel de Voleine, Jeanne Gondré, fille de Jean-Louis
Gondré et de Marie-Claudine Lagoutte. D'après l'auteur de la chanson,
ce Gondré aurait été teinturier.
  (32) Voyez note 15.
     N° 6. — Décembre 1S91                                   2   6