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                             BIBLIOGRAPHIE                              6?
les régions sanctifiées par le Sauveur dans la manière convaincue dont
il admet le Thabor pour le lieu authentique de la Transfiguration. La
tradition sur ce point n'a jamais varié. Elle est apostolique. Les auteurs,
qui prétendent ne la faire remonter qu'au quatrième siècle, confondent
la tradition elle-même avec les monuments qui en sont le témoignage.
Quand sainte Hélène, vers l'an 327, élevait sur le Thabor à Moïse, à
Elie et à Jésus les trois sanctuaires dont les ruines sont encore visibles,
elle ne créait pas, elle n'inaugurait pas la croyance des chrétiens à
l'authenticité de la transfiguration sur cette montagne, appelée par une
bizarre alliance de latin et de grec, Agemont, la montagne sainte, à
laquelle saint Pierre fait allusion dans sa deuxième épître. Mais elle
attestait cette croyance déjà ancienne ; elle en perpétuait la mémoire
aux siècles futurs, comme le faisaient dans leurs écrits saint Eusèbe de
Césarée, saint Cyrille, saint Jérôme. Nous félicitons vivement le P. Didon
de n'avoir pas souscrit à l'hypothèse arbitraire d'auteurs modernes,
estimables d'ailleurs, qui tentent de transporter la gloire du Thabor
aux cimes de l'Hermon et se mettent ainsi en contradiction avec le
témoignage des monuments, des Pères et du Bréviaire romain.
   J'admire presque sans restriction le tableau synthétique et éloquent
que l'auteur fait de la société romaine, de sa politique, de sa religion,
de sa philosophie. Il est même intéressant de rapprocher cette étude
de celle que le P. Fontaine nous a donnée, sur le même sujet, dans
Le Nouveau Testament et les Origines du christianisme, et de constater
comment le Dominicain et le Jésuite, partis d'un point différent, se
sont rencontrés développant la même thèse avec un talent et sous des
aspects divers. L'un nous montre cette société au moment où paraît
l'astre de Jacob, et l'autre la peint déjà en lutte avec l'esprit et les
lumières de l'Evangile qui la pénètrent, la modifient et contre lesquels
elle se défend.
    Le P. Didon n'est pas moins attachant, lorsqu'il examine et dissèque
les moeurs, les idées et les pratiques de la société juive, qui, soumise à
l'infidèle, garde son autonomie, attend le restaurateur de sa puissance
et se maintient malgré les sectes qui partagent la classe influente en
Pharisiens, Sadducéens, Hérodiens, Esséniens. Il met à nu le scepti-
cisme secret et le formalisme hypocrite des scribes et des docteurs.
   La scène de la Transfiguration sur le Thabor est exposée avec un
éclat incomparable. D'autres ont vanté déjà les descriptions mêlées au
récit. Je me plais à dire qu'elles sont exactes, qu'elles donnent presque