Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        PONT-D'AIN                        7

dissentiment avec le seigneur ou dans des circonstances
graves, mais sauvegardant avant tout ce que l'homme a de
plus cher au monde, sa famille, sa liberté et ses biens.
  Une fois ces traits généraux tracés sur cette question, il
me sera plus facile d'aborder l'examen de notre charte de
Pont-d'Ain de 1319.


   Et d'abord quel était ce comte de Savoie qui a accordé
ces franchises en 1319 à la ville de Pont-d'Ain ? Guichenon
le désigne sous le nom d'Ame IV (Histoire de Bresse, p. 5 5).
Il est plus ordinairement nommé Amé V, mais il s'agit
toujours du même prince surnommé Amé-le-Grand.
   Amé V fut un des plus grands princes de la maison de
Savoie, un habile politique. Sous son règne, long et utile à
sa dynastie, il augmenta son territoire par des traités, des
alliances. Il commença à régner en 1285 succédant à
Philippe, comte de Savoie, son oncle. Lorsqu'il mourut en
1323 à Avignon où il se disposait à aller au secours de
l'empereur de Constantinople, son gendre, attaqué par les
Turcs et les Sarrasins, il laissa à ses successeurs un véri-
table petit royaume. Indépendamment de la Savoie, il avait
réuni à ses domaines la Bresse et le Revermont, la partie
méridionale de Bugey par son mariage avec Sibylle de Bagé.
Enfin, il acquit en 1289 de Robert, duc de Bourgogne,
moyennant la cession des seigneuries de Savigny et de
Cuisery avec une soulte de 16,000 livres les châteaux de
Coligny, Treffort, Marboz et Pont-d'Ain.
   Pendant son long règne, dit La Teyssonnière ( 1 " partie,
 page 200), « l'usage des franchises des petits bourgs et
 « des villes devint général et le Tiers-Etat définitivement
 « organisé commença à acquérir une réelle importance. La